Le projet de loi de santé s’est trouvé un avocat. Dans une plaidoirie d’une quarantaine de minutes, François Hollande s’est employé à tranquilliser le millier d’acteurs du monde de la santé présents à Paris au congrès de l’Ordre des médecins.
Le chef de l’État a tenté de répondre aux « inquiétudes d’une profession injustement attaquée », exprimées par le Dr Patrick Bouet, président du CNOM, qui avait rappelé l’opposition d’un grand nombre de praticiens aux différents projets du gouvernement.
Le tiers payant généralisé et obligatoire à partir de 2017 ? « Je connais les réserves, j’entends les murmures », a déclaré le chef de l’État, assurant qu’il ne s’agirait pas « d’un système de contrôle (par les caisses, N.D.L.R.), mais d’un système de paiement pour le malade ».
Le service territorial de santé au public ne sera pas un « carcan », a également affirmé François Hollande. « Il ne s’agit pas d’enfermer tout le monde dans un modèle unique, ça n’a jamais marché, a précisé le président de la République. C’est pourquoi je demande aux ARS de veiller à ce que toutes les souplesses soient données, et surtout, que les conseils de l’Ordre en régions et dans les départements puissent s’impliquer dans ce mouvement qui vise tout simplement à une meilleure prise en charge du patient. »
Les médecins associés
Le chef de l’État a garanti que la concertation prévaudrait avant la discussion du projet de loi de santé devant le Parlement, et qu’elle se poursuivrait au-delà : « La loi ne pourra rentrer vraiment en vigueur que si les médecins sont pleinement associés et reconnus dans ce processus. »
Au cours de son allocution, François Hollande, fils de médecin et père d’une interne, a tenté à plusieurs reprises de détendre une atmosphère assez solennelle. « Je ne suis pas médecin, encore que d’une certaine façon, j’essaie de soigner, mais sans arriver à vos taux de confiance », a-t-il plaisanté, déclenchant les éclats de rire de son auditoire. Le président de la République est apparu « tonique », aux yeux du Dr Claude Leicher, président de MG France : « le discours ne nous a pas déplu, nous aimerions le voir se réaliser ». Selon le Dr Jérôme Marty, président de l’Union française pour une médecine libre (UFML), François Hollande n’est pas parvenu à désamorcer la crise de confiance entre les médecins et les pouvoirs publics. « Pas un mot sur la valeur de l’acte, aujourd’hui totalement déconnectée de la réalité des pratiques », a-t-il regretté.
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