Même s'il ne va pas assez loin, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2022 porte « quelques grandes mesures », salue Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Syndicat national des établissements et résidences privés et services d'aide à domicile pour personnes âgées (SYNERPA).
Elle se déclare même « très satisfaite » des articles 32 (réforme et revalorisation de l’offre des services à domicile de l’autonomie) et 33 (création d'une mission EHPAD centre de ressources territorial), qui proposent une « restructuration assez importante du secteur de l’aide à domicile et porte les jalons d’un EHPAD plus ouvert vers l’extérieur ».
L’article 32 consolide en effet le financement des services d'aide et d'accompagnement à domicile (SAAD) par l'instauration dès 2022 d'un tarif plancher national de 22 euros par heure. Jusque-là, les départements finançaient de manière variable (17 à 23 euros). Par ailleurs, le gouvernement prévoirait la mise en place d’un « forfait coordination qualité » supplémentaire pouvant aller jusqu'à 3 euros par heure d’intervention (soit un tarif horaire global de 25 euros). « C'est un grand tournant économique pour nos structures qui souffrent financièrement, justement parce que les tarifs APA étaient très bas jusqu’à présent », explique la déléguée générale du SYNERPA.
Autre avancée : l’EHPAD du futur devrait ainsi être plus ouvert sur l’extérieur (article 33). Le texte propose de « s’ériger en centre territorial de ressources pour pouvoir offrir des prestations à des personnes âgées qui sont en ville », se réjouit Florence Arnaiz-Maumé.
2022, année basique ?
Pour autant, le SYNERPA voit « deux bémols, et pas des moindres » sur la question du financement. Non seulement parce que la trajectoire financière « n’est pas assez lisible », mais aussi parce qu’« on nous parle de 400 millions d’euros de mesures nouvelles sur 2022 », soit « une année budgétaire basique », relativise Florence Arnaiz-Maumé. De surcroît, la revalorisation du budget soin s’élève « à peine à 0,5 % », ce qui aura un impact très limité sur la rémunération du personnel soignant.
Quant à l'objectif affiché de recrutements supplémentaires et d'une médicalisation accrue des Ehpad – grâce à la création de postes de médecins coordonnateurs, d’infirmiers ou d’aides-soignants – le SYNERPA redoute un « saupoudrage de médicalisation », dans un contexte où les besoins sont massifs.
L'objectif est de financer 10 000 postes supplémentaires de soignants d'ici à cinq ans dans les Ehpad. Le gouvernement souhaite aussi garantir le temps de présence des médecins coordonnateurs à deux jours par semaine minimum. « La crise nous a montré que nous aurons besoin d’équipes médicales renforcées, a conclu Florence Arnaiz-Maumé. Donc, c'est insuffisant pour médicaliser davantage l’EHPAD comme il faudrait. »
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