Pluie de bonnes nouvelles pour la Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile (FNEHAD), à l’occasion de la 19ème journée nationale, à Paris.
Côté financement, la ministre de la santé Marisol Touraine a confirmé le dégel de crédits hospitaliers mis en réserve, qui profiteront en partie à l’hospitalisation à domicile (HAD).
Marisol Touraine s’est engagée également à déléguer une aide financière dès l’année prochaine afin de prendre en compte les coûts liés aux traitements onéreux (non pris en charge par les tarifs HAD).
Elle a aussi répondu favorablement aux attentes du secteur portant sur l’évolution de la tarification de l’HAD (un groupe de travail est mis sur pied). Enfin elle annonce l’intégration des établissements d’HAD dans le programme d’incitation financière à l’amélioration de la qualité (IFAQ), dès 2016.
La ministre a rappelé aussi les avancées permises par la loi de santé pour la prise en charge à domicile : obligation pour les professionnels de santé d’informer le patient sur les modalités de prise en charge en ambulatoire et à domicile ; participation des établissements d’HAD au fonctionnement des plateformes territoriales d’appui à la prise en charge des cas complexes ; implication dans l’élaboration du projet médical partagé des GHT. L’objectif reste inchangé : Marisol Touraine réaffirme son souhait de doubler l’activité de l’HAD d’ici à 2018, même si ce cap a peu de chances d’être atteint.
L’activité de l’HAD progresse mais...
Sous un tonnerre d’applaudissements, le Dr Élisabeth Hubert, présidente de FNEHAD, a salué à son tour la reconnaissance accrue par les pouvoirs publics de la place de l’HAD dans le système de soins, au cœur du virage ambulatoire voulu par le gouvernement.
Pour autant, « les résultats ne sont pas complètement au rendez-vous », reconnaît-elle. En 2014, l’activité des établissements en HAD a progressé de 1,7 % ; les perspectives sont meilleures cette année (5 à 6 %). Cette croissance reste éloignée des 10 % par an nécessaires pour tenir le but de la ministre en 2018. « La route est encore longue avant d’atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés de 35 patients en HAD pour 100 000 habitants en 2018 », souligne-t-elle.
L’ancienne ministre de la Santé se veut néanmoins optimiste. Elle s’est réjouie de l’intégration de mesures législatives spécifiques, témoignant d’un « vrai dialogue » avec les pouvoirs publics.
Sortie précoce de chirurgie et chimiothérapies
En pratique, de nouvelles prises en charge à domicile devraient être développées rapidement. Afin de raccourcir l’hospitalisation conventionnelle, des pratiques de l’HAD « post-chirurgicale » vont être expérimentées dans les cas de cancer utérin, du rectum et du colon, dès mars 2016, explique Élisabeth Hubert. La réflexion a été menée conjointement avec les sociétés savantes de chirurgie orthopédique, digestive, gynécologique et la DGOS.
L’accent sera mis également sur la prise en charge en HAD des personnes handicapées. « Le nombre de nos interventions est ridiculement faible », admet Élisabeth Hubert. La FNEHAD et l’association Handidactique préconisent à cet égard le renforcement de la coopération entre l’HAD et les service de soins infirmiers à domicile (SSIAD). Enfin, Marisol Touraine souhaite que les recommandations de la HAS en faveur du développement des chimiothérapies en HAD soient mises en œuvre « rapidement ».
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