Les industriels du médicament ne cachent pas leur déception. Un an après la présentation d'un livre Blanc dans lequel ils dressent un état des lieux alarmiste du secteur, les membres du G5 Santé (BioMérieux, Guerbet, Ipsen, LFB, Pierre Fabre, Sanofi, Servier, Théa), contestent les orientations stratégiques et budgétaires du gouvernement.
Au lieu d'impulser un nouvel élan favorable, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2018 utilise les mêmes leviers comptables court-termistes, déplore le G5, qui rassemble les principales entreprises françaises de la santé et des sciences du vivant. De fait, l'exécutif réclame aux laboratoires près de 50 % des économies alors que le médicament ne représente que 15 % des dépenses. « Nous regrettons que toujours plus d'efforts financiers soient demandés aux entreprises de santé alors que seules les réformes structurantes permettront de résoudre l'équation budgétaire », résume Marc de Garidel, président du G5, qui appelle de ses voeux une politique du médicament pluriannuelle.
Des signaux inquiétants depuis 5 ans
Pour le G5, le gouvernement n'a pas pris en compte les signaux inquiétants depuis cinq ans : baisse des essais cliniques (au niveau européen, la France a participé à seulement 20 % des essais en 2016), érosion de la production hexagonale et stagnation des exportations.
Le G5 réitère ses revendications : soutien actif à la politique de R&D (simplification administrative, passerelles entre recherche publique et privée, accès plus large aux données de santé...) ; redressement de la production pharmaceutique française en favorisant la (re)localisation en France des sites de production ; soutien à l'exportation des produits de santé en modifiant la politique des prix ; enfin réforme de la gouvernance du système de santé (et notamment du CEPS rattaché au Premier ministre).
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