Courrier des lecteurs

IVG et amalgame

Publié le 01/11/2018

Je garde en mémoire un stage d'externat sur un centre d'IVG, l'aspiration ramenait un être vivant avec encore sa queue, mais déjà les quatre membres, le corps, la tête, et le cœur battant. La justification d'un tel acte par l'impossible traitement d'une souffrance de la mère, ne m'a jamais choqué.

L'évolution de la science avec la possibilité d'IVG médicamenteuse, retirant en grande partie cette image d'un être en construction, est une avancée faisant évoluer l'éthique.

Je m'insurge devant l'amalgame actuel. Si vous voulez retirer la clause de conscience, c'est devant la nécessité d'un acte médicalisé. Comme à l'ancienne, aspiration d'un être en construction. Mais avec la problématique du départ à la retraite de la génération 68 et de jeunes moins portés à promouvoir un idéal de contrôle et de libération du corps, vous voulez démoraliser les médecins en leur proposant de n'être que des techniciens. C'est de l'eugénisme de la moralité.

Vous souhaitez vous aussi commenter l'actualité de votre profession dans le « Quotidien du Médecin » ? Adressez vos contributions à jean.paillard@lequotidiendumedecin.fr .

Dr Nicolas Heusse, anesthésiste, Angers

Source : Le Quotidien du médecin: 9697