LES 2ÈMES journées d’informations et d’échanges sur les coopérations hospitalières publiques en Bretagne, organisées par l’ARS et la FHF, ont mis en lumière la montée en puissance des rapprochements entre établissements mais aussi les obstacles rencontrés. « Entre le CHU de Rennes et l’hôpital de Vitré (distants d’une quarantaine de kilomètres), une fédération médicale a été créée dans le domaine de la pédiatrie, explique le Dr Patrick Pladys, responsable du service médecine de l’enfant et de l’adolescent au CHU de Rennes. La culture de travail en commun a été facilitée par le fonctionnement du réseau de périnatalité existant. Mais nous rencontrons des difficultés pour recruter des assistants dont le temps est partagé entre les deux établissements. »
Désengorger le CHU.
Comme souvent, l’utilisation la plus efficiente possible des ressources humaines et des compétences médicales est au cœur de cette coopération. « C’est un moyen d’optimiser les compétences des pédiatres qui ont presque tous une sur-spécialité que l’on pratique généralement au CHU, souligne le Dr Catherine François-Chervet, responsable du service de pédiatrie de Vitré. Grâce à ce travail en fédération, nous pouvons proposer des consultations de neuropédiatre également à Vitré. Autre exemple : en néonatalogie, les patients peuvent voir le médecin à Rennes puis à Vitré. Tout cela permet de désengorger le CHU et d’attirer des jeunes qui peuvent continuer de faire de la recherche. » En théorie du moins. « Nous sommes confrontés à des critère de choix autres que professionnels, précise le Dr Pladys. Comme l’emploi du conjoint et la qualité de vie. On doit adapter notre projet aux ressources humaines disponibles. »
Gérer plusieurs sites opératoires.
Fort de sa double expérience de chef de service de chirurgie au CH de Douarnenez (Finistère) et d’acteur d’une coopération de plus de dix ans avec le CH de Quimper, le Dr Chaouki Yaacoub pose des questions délicates. « Cette mise en commun a débouché sur le transfert de l’activité de bloc de Douarnenez sur Quimper, raconte-t-il. Soit 5 800 interventions en plus, auxquelles il faut ajouter 1 000 accouchements qui viennent de la fusion avec une maternité privée. Comment faire fonctionner un bloc opératoire central qui rencontre déjà des difficultés ? Que faire des sites de proximité ? Comment réussir à gérer plusieurs sites opératoires en même temps ? » Autres défis : construire un projet médical équilibré entre plusieurs établissements, construire une équipe médicale de territoire, réorganiser la permanence des soins...
Pour ce médecin, si le maillage du territoire est un objectif louable, il ne peut se faire sans une remise en cause du fonctionnement du secteur public. « Il faut introduire de la souplesse dans l’organisation, par exemple pour permettre aux chirurgiens qui ont une clientèle importante d’assurer moins d’urgence que leurs confrères, pour maintenir une activité libérale à l’hôpital ou augmenter l’activité opératoire programmée..., énumère le Dr Yaacoub. Sinon, les chirurgiens rejoindront de plus en plus nombreux le secteur privé ».
Pour formaliser les coopérations hospitalières, certains outils méthodologiques (contrats de territoire, conventions avec l’ANAP - agence nationale d’appui à la performance) ont fait leurs preuves. Un atout indispensable tant la mise en œuvre de ces réorganisations est complexe. Une certitude : l’ARS Bretagne veut davantage de coopérations hospitalières, jugées nécessaires au regard de la qualité des soins et de la démographie médicale. L’ARS souhaite que les coopérations s’étendent aux établissements périphériques et médico-sociaux.
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