Depuis les années quatre-vingt, la production de principes actifs s'était largement délocalisée vers l'Inde et l'Asie ; la France a gagné en attrait et compte aujourd'hui 79 sites de production dédiés, répartis entre 55 entreprises.
Cinq d'entre elles utilisent cette production pour leur propre compte, comme Servier en Seine-Maritime pour les principes actifs chimiques, les autres entreprises produisant plus ou moins exclusivement pour des laboratoires tiers.
La production française regagne en compétitivité, analyse un rapport du Pôle interministériel de prospective et d’anticipation des mutations économiques (PIPAME). L’industrie française est montée en gamme depuis 8 ans, et se caractérise « par une vraie garantie de qualité auprès des laboratoires clients » par rapport à des pays comme l’Inde ou la Chine. L'expertise hexagonale est reconnue, assure le rapport, et peut s'appuyer sur des entreprises reconnues, disposant de références solides dans la synthèse chimique.
Résultat : malgré un recul global de la production de principes actifs en France, « les indicateurs économiques sont au vert pour la production pour tiers ». Mieux, « les fabricants français seraient en train de redevenir des partenaires stratégiques des laboratoires pharmaceutiques dans le cadre d'un mouvement plus global de relocalisation de la production », juge le PIPAME. La demande dépasserait même l'offre dans ce secteur d'activité.
La France peu positionnée sur le marché chinois
En 2014, cette activité a généré en France un chiffre d’affaires de 1,6 milliard d'euros pour un effectif total estimé à 5 100 équivalents temps plein (ETP). Quatre régions tirent leur épingle du jeu en concentrant à elles seules 50 % de cette production : Auvergne Rhône-Alpes, Hauts-de-France, Ile-de-France et Nouvelle Aquitaine.
Le rapport note cependant que plus de 85 % des principes actifs fabriqués en France pour des tiers sont de nature chimique, loin devant les substances biologiques qui ne représentent que 2 % de la production française de principes actifs. Le portefeuille des producteurs de principes actifs pour des tiers est en outre assez « mature ».
Ce portefeuille est composé environ pour moitié de molécules tombées dans le domaine public, et pour moitié de molécules princeps produites en sous-traitance. En revanche, précise le rapport, les sites français produisant pour leur propre compte « sont orientés majoritairement vers les principes actifs biologiques », avec neuf sites appartenant à Sanofi (Genzyme et Pasteur), LFB ou Merck.
Par ailleurs, la France est peu positionnée sur le marché chinois (à la différence de l'Allemagne), alors que les débouchés sont immenses. Le PIPAME regrette l'environnement normatif et réglementaire de l'Hexagone « peu propice à l'investissement productif » : complexité des normes d'hygiène, sécurité et environnement (HSE), maquis des aides proposées aux industriels, et manque de compétences techniques en interne.
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