Légitimement soucieux de ne pas le voir marcher sur leurs plates-bandes, les syndicats de médecins libéraux n’en ont pas moins apprécié à sa juste valeur l’appui, mesuré mais réel, de l’Ordre dans leur lutte contre le projet de loi de santé.
L’ancien président de la CSMF, le Dr Michel Chassang fait cependant partie de ceux qui jugent que « l’Ordre n’est pas dans son rôle quand il veut remplacer les syndicats. Il n’a aucune compétence sur les questions relevant de l’exercice ». L’actuel président de l’UNAPL reconnaît cependant que l’Ordre a devant lui « un terrain laissé vacant » par les syndicats, et qu’il a naturellement saisi « l’opportunité de cette faiblesse ».
Ancien président de l’Ordre jusqu’en 2013, le Dr Michel Legmann juge au contraire que tout peut être de la compétence du CNOM. « Il y a des aspects déontologiques partout, confie-t-il, dans l’avenant 8 comme dans la loi de santé. » Le tiers payant généralisé en est également une illustration. « L’Ordre y est opposé avec raison, juge-t-il, car dans cette affaire, le dindon de la farce sera le patient. La gratuité est une illusion. » L’ancien président soutient Patrick Bouet et juge même « qu’il pourrait être un peu plus mordant » dans son opposition à la loi de santé. Aucun syndicat ne peut en vouloir à l’Ordre de monter au créneau, estime-t-il, car « il y a aujourd’hui une union sacrée du corps médical qui n’a jamais existé auparavant ».
Sur le terrain, nombreux sont les conseillers qui soutiennent l’Ordre dans son opposition. Le Dr Vincent Royaux, président du conseil régional de Lorraine estime ainsi que si l’institution n’a pas à prendre position sur la valeur du C, « elle doit le faire sur les grands principes, comme l’indépendance professionnelle ». En Loire-Atlantique, le Dr Jean-Louis Clouet est encore plus direct : « Je soutiens l’attitude de l’Ordre vis-à-vis de la loi de santé, indique-t-il, les syndicats sont bien contents d’avoir son appui, car l’Ordre dépasse les partis. »
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