L’exercice de la médecine va-t-il être durablement affecté par la crise sanitaire de 2020 ? À cette question, décideurs comme effecteurs qui réfléchissent à l'après-pandémie ont déjà répondu par l'affirmative. En dépit de l’urgence du moment, pouvoirs publics et professionnels échafaudent en effet des plans et tentent de penser la suite en réorganisant le système pour mieux l’adapter aux aléas de santé.
Ainsi le Ségur de cet été a-t-il posé les bases d’un système plus opérationnel, parce que géré au plus près des professionnels et des élus, et plus réactif aussi dans la gestion des lits et des personnels. Il est encore beaucoup trop tôt pour dresser le bilan de cette dynamique. Mais reconnaissons que la prise de conscience est salutaire.
En ville, les négociations en cours entre les médecins libéraux et l’Assurance-maladie ont également un lien direct avec la catastrophe actuelle. Avec notamment la volonté de répondre plus efficacement à l’avenir aux demandes de soins non programmés, aux besoins spécifiques des plus âgés et de trouver un cadre pour la télémédecine en sortant d’un provisoire qui dure.
Tout cela devrait à terme changer, non seulement le système de soins, mais aussi la façon d’exercer des acteurs. Ainsi, est-il acquis que la consultation à distance aura des incidences majeures sur la pratique du médecin. Que va-t-il rester demain de l’examen clinique déjà concurrencé par les évolutions de la biologie et de l’imagerie ces dernières années ? Certains s'inquiètent de l'avènement d'une médecine hors sol. Les experts que nous avons interrogés ne sont pas si préoccupés. Mais ils estiment que la relation au malade va nécessairement devoir emprunter de nouveaux canaux.
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