DE NOTRE CORRESPONDANTE
INFORMER LA POPULATION sur les besoins de santé, l’offre de premier recours, la permanence des soins, les spécialistes… : tel était l’objectif du débat citoyen qui s’est tenu à Toulouse avec la conférence régionale de la santé et de l’autonomie (CRSA), l’ARS de Midi-Pyrénées, le Conseil régional présidé par Martin Malvy et d’autres acteurs - universitaires, médecins ou encore usagers.
Si au premier coup d’œil, les résultats de santé sont plutôt meilleurs dans le Sud Ouest qu’ailleurs, et si l’offre de soins y est mieux répartie, cette situation cache de grandes disparités. Selon certains experts, les perspectives à cinq ans sont préoccupantes. Emmanuel Vigneron, professeur d’aménagement sanitaire à l’Université de Montpellier, a présenté l’évolution de la mortalité prématurée (avant 65 ans) en Midi-Pyrénées. La région était très bien placée jusqu’au début des années 2000. Puis la situation a commencé à se dégrader dans le Piémont Pyrénéen et en périphérie du Gers, tout en conservant son avantage dans le Grand Toulouse, l’Aveyron, le Lot, le Tarn et le Tarn et Garonne. Entre 2005 et 2009, les choses sont allées de mal en pis. « Tout se passe comme si l’état de santé, caractérisé ici par la seule mortalité, longtemps très favorable et relativement homogène, se disloquait sous nos yeux, au détriment des parties les plus éloignées du centre », décrit-il.
Ariège : réimplanter l’ours…et les internes.
Une table ronde consacrée à l’offre régionale de premier recours et aux bassins de santé a permis de dresser une photographie du terrain. Dans les territoires ruraux en Ariège et dans le Tarn, certains médecins se sont déjà organisés en ouvrant des maisons de santé pluridisciplinaires et en se rapprochant de la faculté de médecine toulousaine pour attirer de jeunes internes. « En Ariège, on ne se contente pas de réimplanter l’ours, on essaye aussi de réimplanter les internes en les accueillant dans nos maisons de santé », explique le Dr Jean-Luc Rastrelli, président du conseil de l’ordre des médecins de ce département.
Et ça marche… Myriam Pernet, jeune interne de médecine générale, souligne que « chez les étudiants en médecine, la connaissance et l’envie de travailler dans une zone déficitaire est suscitée dès le début du cursus par le biais de stages dans les hôpitaux périphériques et les cabinets médicaux ». Cette envie apparaît dans la dernière enquête de l’ISNAR IMG (syndicat d’internes) sur les souhaits d’installation des jeunes généralistes en formation. Elle révèle que seuls 15 % des internes ne souhaitent pas s’installer dans une zone déficitaire. La plupart des autres seraient prêts à tenter l’aventure, à condition de pouvoir bénéficier d’aides logistiques et financières à la création de maisons de santé. Malheureusement, ces projets ne sont pas si faciles à monter. Selon le Dr Frédéric Pozzobon, président de la fédération Midi-Pyrénées des maisons et pôles de santé, « le retard dans la région est considérable avec une vingtaine de projets seulement par rapport à d’autres territoires comme Rhône-Alpes ».
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