LES BILANS DE SANTÉ du Nord-Pas-de-Calais se suivent et se ressemblent. D’année en année, les mêmes constats émergent : mauvais indicateurs de santé, précarité sociale préjudiciable aux soins, et faible réponse aux actions de prévention. Malgré la forte mobilisation de tous les acteurs du champ de la santé, la région reste à la traîne. Certes, elle a vu l’état de santé général de sa population s’améliorer légèrement ces dernières années, mais sans parvenir à rattraper son retard.
Un taux de chômage supérieur de trois points à la moyenne nationale, une part de PIB par habitant inférieure de 6 000 euros, et le record de bénéficiaires de la CMU : les indicateurs parlent d’eux-mêmes. Cette précarité pèse lourdement sur l’état de santé des habitants qui affichent des taux de surmortalité records par rapport aux autres régions françaises, toutes pathologies confondues.
Dans ce contexte, le plan stratégique régional de santé (PSRS) s’attaque à la correction de ces inégalités. Priorité : la réduction des écarts entre les indicateurs régionaux et ceux de la France métropolitaine. Le Hainaut-Cambrésis par exemple, présente un taux de mortalité supérieur de 33 % à la moyenne nationale. L’ARS se fixe aussi comme objectif de réduire les écarts intrarégionaux.
Consultation trop tardives.
La prévention et la promotion de la santé sont érigées en priorité pour agir sur les comportements. Les taux de participation de la population aux campagnes de dépistage organisé sont parmi plus faibles de France et ce, malgré une implication forte des acteurs notamment locaux (collectivités territoriales). « Notre situation ne résulte pas d’une dépense insuffisante en matière de soins. Au contraire, les habitants ont une consommation supérieure à la moyenne nationale, précise Daniel Lenoir, directeur général de l’ARS. Elle est plutôt le résultat de mauvaises connaissances en santé : les personnes consultent de manière trop tardive et sont peu réceptives à la prévention, ce qui engendre des dépenses plus importantes. Des comportements que l’on ne pourra corriger qu’en mettant l’accent sur l’éducation, en lien avec l’Éducation Nationale. Bien connaître la santé, cela s’apprend à l’école ». L’objectif de l’ARS est de diffuser le plus largement possible une « grammaire de la santé » censée favoriser une meilleure maîtrise des connaissances en santé de la population. L’ARS veut également faire évoluer le modèle alimentaire nordiste et l’excès de sédentarité. L’ensemble des réseaux de prévention seront associés à la détection précoce des pathologies.
En matière d’organisation des soins, la priorité ira au décloisonnement ville/hôpital. « La plupart des maladies deviennent des pathologies chroniques. Notre système n’est pas adapté à un suivi sur le long terme, insiste Daniel Lenoir, qui souhaite renforcer le maillage territorial et améliorer la gradation des soins, pour permettre à tous les habitants de s’inscrire dans un parcours de santé, tout au long de la vie. »
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