DE NOTRE CORRESPONDANTE
Michel Vauzelle, président socialiste du Conseil Régional Provence Alpes Côte d’Azur (PACA) avait lancé en début d’année des « États généraux » sur le rôle des services publics. L’un d’eux état consacré à la santé et la solidarité.
Depuis, le projet de loi HPST, réformant notamment l’hôpital a été voté par l’Assemblée nationale, et le Sénat en a commencé l’examen. Mais le président du Conseil Régional PACA n’a pas renoncé à faire entendre sa voix. Bien au contraire, il a chargé Joël Canapa, l’un de ses vice-présidents, délégué à la solidarité, à la prévention et la sécurité, d’organiser une tournée régionale avec les élus des différents départements pour venir « au secours » d’un service public de santé qu’i estime menacé. Ces réunions ont eu lieu dans une dizaine de villes de la région, Avignon, Nice, la Seyne, Manosque, Digne, etc. « Partout nous avons rencontré des gens, élus, responsables d’associations, professionnels qui refusent une vision purement comptable de la santé, confirme Joël Canapa. Lors de toutes les étapes de ce périple, des comités locaux déterminés qu’il s’agisse de syndicats d’employés, de médecins, de citoyens, dénoncent les effets pervers de regroupements et fusions administratives avec un état d’esprit purement gestionnaire qui ne tient pas compte des besoins des populations. »
Dans de nombreuses villes, des protestations se font jour et des comités de lutte se multiplient. À Nice, les citoyens craignent la fermeture de l’hôpital saint Roch. Dans le Var, c’est la fusion annoncée des maternités d’Hyères et de Toulon qui est envisagée avec crainte. À Brignoles, après avoir sauvé leur hôpital une première fois en 1993, la population se dit prête à se mobiliser une seconde fois pour le conserver.
Comités de défense
Dans les Alpes, ce sont 6 comités de défense des hôpitaux des Hautes Alpes et des Alpes de Hautes Provence qui ont participé à ces réunions du conseil régional. « Ils se battent effectivement pour ne pas assister à la fermeture des hôpitaux, mais au delà contre cette stratégie globale en trompe l’il qui imposent des fermetures de services qui ne sont pas plus acceptables, explique Jean-François Pellarey, président de l’association « Collectif pour une réa à Manosque ».
« À Gap, on a fermé le service de radiothérapie, les patients sont donc contraints de se rendre à Grenoble ou Aix en Provence ; à Sisteron, c’est le bloc opératoire et le laboratoire qui ont été fermés, à Digne, le service de lutte aux addictologies et la pédiatrie. Il n’y a plus un seul hôpital qui reçoit les jeunes. On ferme aussi deux centres de jour pour personnes âgées, c’est un recul de 50 ans », accuse-t-il.
Jean-François Pellarey, est un citoyen qui a pris la tête de ce collectif « pour un réa à Manosque » il y a un an. Forte d’une pétition qui a recueilli 18 000 signatures, cette association défend la création de ce service avec conviction : « Nous allons avoir un hôpital neuf en septembre 2009 mais sans avoir prévu un service de réanimation, poursuit-il. Or notre ville est en pleine évolution démographique, économique et sociale. Ce service est indispensable. Le bassin hospitalier de Manosque représente 97 000 patients potentiels. » En cas de problème, les patients seront conduits sur Digne ou sur Marseille. « Le réa de Digne est utilisée à 130 % ! Les malades sont envoyés sur Marseille, Aix, Toulon et même Nice, à 2 h 30 de route. On surcharge les services du Var et des Bouches-du-Rhône et on les met en difficulté ! ». 50 communes sur 62 ont adopté une motion en ce sens, comme au Conseil général des Alpes de Haute Provence et au conseil régional PACA. « Dans tous les départements, je vois la même situation, confirme encore Joël Canapa ; en considérant de la même manière le secteur public et le secteur privé, on crée des inégalités importantes d’accès aux soins. L’hôpital n’a pas vocation à être rentable, il doit répondre à des besoins en santé et en aménagement du territoire. Quand tous les professionnels que l’on rencontre ne sont pas satisfaits d’une loi, c’est qu’elle n’est pas bonne. »
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