La ministre de la Santé Marisol Touraine a confirmé mardi que l’extension du tiers payant prévue dans son projet de loi sur la santé serait « évidemment maintenue » et estimé que le boycott de l’utilisation de la carte vitale par les médecins grévistes « ne serait pas responsable ». « Le tiers payant est un élément central de cette loi » a insisté Marisol Touraine interrogée sur BFM TV et RMC.
« C’est une avancée », « je suis attachée au tiers payant », a soutenu la ministre de la Santé en écho aux propos du président de la République, hier, sur France Inter.
La ministre précise que les discussions vont se poursuivre avec les syndicats aujourd’hui, et dans les prochains jours (MG France aujourd’hui, la CSMF demain). « Il y a des articles [de la loi de santé, NDLR] qui vont être réécrits et réaménagés », détaille Marisol Touraine en évoquant le rôle des ARS dans les territoires.
Appel à la responsabilité des médecins
Au sujet du tiers payant, elle a redit que « c’est un élément soutenu par les associations de patients, par les associations de consommateurs, par les organisations syndicales ». « Autour d’un Français sur trois dit que pour des raisons financières il a renoncé à des soins ou qu’il va à l’hôpital parce qu’il n’avance pas les frais », a rappelé la ministre, reconnaissant toutefois que le renoncement aux soins n’était pas plus important en France que dans les autres pays européens.
Concernant l’appel au boycott de l’utilisation de la carte Vitale lancée par plusieurs syndicats de médecins, Marisol Touraine a estimé que « ce ne serait pas responsable vis-à-vis de leurs patients. Je ne peux pas imaginer que des médecins, dans leur cabinet, ne se préoccupent pas de la situation de leurs patients ».
« Environ 92 % des actes sont télétransmis », a-t-elle précisé, « concrètement on passera de 4-5 jours environ de remboursement à plusieurs semaines ».
Elle a rappelé aussi que les médecins sont rémunérés pour la télétransmission dans le cadre de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP), suggérant qu’il était aussi de leur intérêt de ne pas stopper ces opérations. Interrogée sur le sujet, la ministre a exclu toute sanction à l’encontre des médecins.
Après deux burn-out, une chirurgienne décide de retourner la situation
La méthode de la Mutualité pour stopper 2,4 milliards d’euros de fraude sociale
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
À la mémoire de notre consœur et amie