Alors que la Conférence nationale du handicap (CNH) doit se tenir le 26 avril à l’Élysée, les associations réclament son report « de quelques semaines », regrettant un « manque apparent d’ambition » et de concertation. À une semaine de l’échéance, le Collectif Handicaps, qui regroupe 52 associations représentant les personnes en situation de handicap, menace, dans une lettre adressée à Emmanuel Macron qui doit présider la CNH, de ne pas y participer.
La Conférence « doit permettre, comme le prévoit la loi, de "débattre des orientations et des moyens de la politique concernant les personnes handicapées". Elle doit fixer un cap clair et précis, fondé sur une programmation pluriannuelle cohérente, avec des engagements budgétaires fléchés », rappelle le Collectif, sous la plume de son président Arnaud de Broca.
Les attentes sont d’autant plus fortes que le Comité européen des droits sociaux (CEDS) du Conseil de l'Europe, une organisation internationale basée à Strasbourg, a dénoncé, dans un rapport rendu public le 17 avril, la violation des droits des personnes en situation de handicap par l’État français : bâtiments et transports inaccessibles, difficultés dans la scolarisation des enfants ou l'accès aux soins.
La crainte d'une simple « action de communication »
Malgré l’ampleur des chantiers à mener, « les travaux préparatoires ont été marqués par un manque apparent d'ambition », taclent les associations. Et, après « les centaines d’heures de réunions et autant de recommandations formulées », les associations n’ont « toujours pas la moindre information sur les annonces qui seront faites ce jour-là » : « Il n’est pas acceptable qu’elles découvrent au dernier moment les annonces, sans droit de réponse, d’expertise et de contre-propositions », dénoncent-elles.
Il y a pourtant « urgence à se doter d'une politique véritablement ambitieuse avec une programmation budgétaire pluriannuelle », insiste le Collectif, craignant que cette 6e CNH ne se limite « à une succession de tables rondes conclues par votre intervention et à la publication d’un dossier de presse ». « Aucun motif budgétaire ne peut justifier les entraves actuelles aux droits fondamentaux », juge encore le Collectif, redoutant que leur participation ne se résume à un « prétexte (…) à une action de communication, dans un contexte social agité. »
Le ministère chargé des Personnes handicapées a déclaré à l'AFP que cette 6e CNH « s'était préparée avec la participation de plus de 500 acteurs du handicap : personnes directement concernées, associations représentantes, collectivités, élus et administrations ». Les préconisations et orientations proposées par le Collectif Handicaps « ont fait l'objet d'analyses et d'instructions techniques par les services de l'État », ajoute-t-il.
Dans une lettre à @EmmanuelMacron, le @CHandicaps demande le report de la CNH, prévue le 26 avril.
— Collectif Handicaps (@CHandicaps) April 20, 2023
▶️ les concertations n’ont pas été à la hauteur,
▶️ aucune information 1 semaine avant,
▶️ la décision du Conseil de l’Europe doit être prise en compte. pic.twitter.com/kwRJF0ve7C
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