MG France a répliqué à l'Association des maires de France (AMF), qui a jugé le sujet de la désertification médicale suffisamment grave pour en faire le thème d'ouverture de son 99e congrès. Beaucoup d'édiles avaient évoqué à cette occasion « une catastrophe ».
Soucieux de ne pas faire des généralistes les boucs émissaires d'une situation qui les dépasse, et convaincu que les difficultés ne se résoudront pas à coup d'aides à l'installation, le syndicat fait valoir que la démographie médicale est « une préoccupation constante et publique de MG France depuis plusieurs années ».
Revenus en berne, semaine à rallonge
Conditions d'exercice difficiles, baisse du nombre de médecins, vieillissement de la population, semaine de 57 heures, revenus en bas de l'échelle : le syndicat passe en revue tous les sujets qui fâchent. Jusqu'aux relations délicates avec l'assurance-maladie qui reproche aux praticiens « de trop prescrire, de faire trop d’arrêts de travail et trop de bons de transports ». Impossible pour un généraliste de financer un secrétariat, insiste MG France, qui calcule que les spécialistes bénéficient d'une rémunération horaire supérieure en moyenne de 78 %...
Les pouvoirs publics ne sont pas épargnés. Ils « laissent se détériorer cette situation qui ne les concerne qu’assez peu, puisqu’ils vivent très bien leur santé dans des centres urbains à l’offre pléthorique, à des tarifs de plus en plus inaccessibles pour la plupart, insiste le syndicat. Les généralistes, eux, sont à 94 % en secteur 1 et n’ont pas contribué à l’explosion des dépassements ».
Forfait structure, rémunération de la coordination
Dans ce contexte, MG France prévient que les négociations avec l'assurance-maladie devront aller bien au-delà d'un simple encouragement à l'installation. « Il faut aussi rémunérer notre exercice tout entier », prévient le syndicat. Cela passe par un « forfait structure pour investir, par une équité de valeur des actes de soins et par la rémunération de notre travail quotidien de coordination ».
Pour MG France, cet effort de reconnaissance de la médecine générale « est la condition préalable pour pouvoir garder ou retrouver un médecin généraliste traitant afin de conserver l’égalité d’accès aux soins pour tous ».
Dans son dernier Atlas de la démographie médicale, l'Ordre pronostique que la situation ne s'améliorera pas avant dix ans. « Ce ne sont plus seulement les zones rurales qui sont concernées, constate-t-il, la France entière est en train de devenir un désert médical ».
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