À L’HÔPITAL de Saint-Gaudens, en Haute-Garonne, les équipes médicales et le président de la CME, le Dr Nicolas Longeaux, sont sonnés. Le projet de centre hospitalier unique Comminges-Pyrénées, défendu dès 2007 par l’ancienne ARH, pourrait ne jamais voir le jour… Il était l’aboutissement d’un partenariat public privé initié dès 2004 dans le cadre d’un groupement de coopération sanitaire (GCS) et devait mettre fin à un fonctionnement en double site – l’hôpital et l’ancienne polyclinique, distincts de trois kilomètres.
Ce projet, chiffré à 60 millions d’euros, ne fera pas partie de la deuxième tranche du plan Hôpital 2012 : trop cher ! La décision, signifiée oralement par la direction de la nouvelle ARS aux équipes, a été confirmée au « Quotidien ». « En revanche, un projet alternatif sera mis en œuvre après concertation et analyse des besoins de la population », assure l’agence sans avancer aucun budget.
Au sein de la communauté médicale de Saint-Gaudens c’est l’incompréhension. « L’ARS estime que ce projet coûte trop cher au regard de notre déficit (1,8 million d’euros par an), mais en réalité notre fonctionnement en double site, est à lui seul responsable d’un déficit de 1 million d’euros par an. Par ailleurs, nous enregistrons 15 000 séjours annuels, réalisons 560 accouchements/an et avons augmenté notre volume d’activité de 10 % entre 2005 et 2010. Si cela ne se fait pas, nous aurons bien du mal ensuite à attirer des professionnels de qualité chez nous », déplore le Dr Longeaux.
Le projet consistait à installer sur le nouvel hôpital les activités de chirurgie, maternité et le bloc, actuellement implantés sur le site de l’ancienne clinique, tout en améliorant les services de médecine et de gériatrie. « Cela nous permettait d’intégrer tous les services en un seul site, avec un raisonnement par plateaux, en s’appuyant sur l’existant à savoir les urgences, la réanimation, la radiologie », décrit le Dr Longeaux.
Au début du mois de juin, la direction de l’hôpital a sollicité Xavier Bertrand sur ce sujet, mais le cabinet du ministère a renvoyé vers les services de l’agence régionale de santé ; entre-temps, les élus se sont mobilisés et la communauté médicale a reçu le soutien du président de la Région, Martin Malvy et du sénateur socialiste Bernard Auban.
Ces derniers ainsi que la communauté médicale ont appelé les usagers et la population à manifester dès aujourd’hui à 10 h 30 devant l’hôpital. De son côté, l’ARS rencontrera les élus en juillet pour de nouvelles négociations.
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