VOILÀ une enquête qui tombe à point nommé : alors que l’Assemblée nationale examinait hier la proposition de loi très controversée de Bruno Le Roux visant à permettre aux mutuelles de mettre en place des réseaux de soins, la Mutualité française a rendu publique une enquête réalisée par IPSOS (1) auprès des utilisateurs récents de réseaux d’opticiens agréés (comparaison avec un fichier représentatif d’acheteurs de lunettes).
Selon cette étude, 93 % des acheteurs auprès d’opticiens membres d’un réseau agréé par les mutuelles sont « satisfaits du rapport qualité prix des verres », un score légèrement meilleur que celui de l’ensemble des porteurs de lunettes correctrices (88%). L’enquête montre aussi des écarts de satisfaction sur le tiers payant (91 % pour les utilisateurs de réseaux en réseau contre 79 % pour l’ensemble des porteurs de lunettes correctrices), sur les services et offres proposés (87 % contre 79 %) et sur le montant du remboursement.
Selon la FNMF, l’enquête tend à montrer également que les utilisateurs des réseaux sont particulièrement
« exigeants ». Les trois quarts des acheteurs ont choisi leur opticien agréé pour le tiers payant ou le montant du remboursement et 71 % d’entre eux ont pris en compte le rapport qualité/prix des verres et/ou des montures proposées. Autant d’éléments qui, selon la FNMF, accréditent sa thèse selon laquelle l’organisation en réseaux « va dans l’intérêt des Français » et permet une maîtrise des coûts.
Ce sont précisément ces arguments qui ont soulevé ces dernières semaines l’inquiétude et la colère des médecins et des internes. Ces derniers redoutent des conventionnements mutualistes à des fins tarifaires et imposant de nouvelles contraintes directes sur la pratique libérale. Après la mobilisation de la profession, plusieurs amendements à la proposition de loi sur les réseaux de soins mutualistes atténuent la portée de ce texte en limitant la liberté contractuelle des mutuelles dans le cadre de réseaux avec des médecins (pas d’atteinte au libre choix du patient, pas de stipulations relatives aux tarifs des actes).
(1) Enquête réalisée du 24 au 29 octobre, par téléphone, auprès d’un échantillon de 503 acheteurs de lunettes correctrices chez un opticien membre d’un réseau agréé par une mutuelle.
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