Le divorce est consommé entre la communauté médicale du centre hospitalier Yves Le Foll de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) et leur direction. Après l'annonce fracassante il y a deux semaines de la démission de 116 d'entre eux de leurs responsabilités administratives, voilà qu'ils demandent aujourd'hui le départ de l'équipe de direction.
La direction actuelle, en poste depuis trois ans, est accusée par les démissionnaires de ne pas tenir ses engagements. « On attend une nouvelle direction qui accepte la coconstruction de projets », a expliqué lundi à l'AFP le Dr Cynthia Garignon, présidente par intérim de la commission médicale d'établissement (CME).
Les problèmes sur la table aujourd'hui ont été énoncés « il y a dix-huit mois, en mai 2017, lors d'une commission médicale exceptionnelle [...]. La direction avait reconnu les problèmes et s'était engagée à travailler sur ces questions ». En novembre 2017, « une feuille de route managériale a été mise au point » et validée collectivement dans le cadre d'une mission extérieure d'accompagnement. Mais un an plus tard, cette feuille de route « n'a pas été mise en pratique », détaille le Dr Garignon.
« On n'a plus du tout confiance sur le fait que cette direction puisse évoluer », a-t-elle ajouté.
Les médecins démissionnaires évoquent « une crise institutionnelle comme aucun autre hôpital n'en a jamais vécu » sans « conséquences immédiates sur la prise en charge des patients » toutefois.
Une médiation va être demandée par l'agence régionale de santé (ARS) Bretagne indique son directeur, Olivier de Cadeville. Elle sera menée par des « personnalités reconnues » dans les domaines administratif et médical. Olivier de Cadeville, qui veut « tout faire pour surmonter ces difficultés », a néanmoins affirmé que l'ARS ne participera pas à l'équipe de médiation.
Contactée par l'AFP, la direction a fait savoir qu'elle « s'impliquera positivement » dans cette médiation et se dit « résolument prête à travailler dans un esprit d'ouverture et de coconstruction ».
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes