Alors que le rapport officiel sur les groupements hospitaliers de territoire (GHT) est attendu dans les jours qui viennent sur le bureau de Marisol Touraine, l'intersyndicale Action praticiens hôpital (APH) s'inquiète de l'impact de cette réorganisation de la carte hospitalière sur le travail des médecins.
Réunis sous cette bannière commune, les praticiens d'Avenir hospitalier et de la CPH appréhendent surtout la mise en place des GHT à la lecture d'un projet de décret d'application, en cours d'élaboration au ministère de la Santé.
Dans cette version que s'est procurée « le Quotidien », caduque selon Ségur, il est stipulé que « les présidents des commissions médicales des établissements […] élaborent, avec les directeurs des établissements [membres du groupement hospitalier] le projet médical partagé du GHT ».
Insuffisant aux yeux des PH, qui dénoncent un « hiatus » entre leurs exigences et « la réalité brutale » inscrite dans le projet de décret.
Pour eux, le projet médical doit être élaboré par les équipes médicales et pharmaceutiques et proposé à la CME, et non l'inverse.
« Prenons l'organisation de la cardiologie dans un GHT, illustre par l'exemple le Dr Nicole Smolski, présidente de l'APH. Ce sont les cardiologues qui doivent décider avant la CME où placer dans le GHT la coronarographie, la rythmologie interventionnelle et les consultations avancées. Si ce n'est pas le cas, ils quitteront l'hôpital, ou iront travailler en traînant des pieds. Nous ne sommes pas contre le principe des GHT, mais pas dans la violence et le passage en force. »
Contre la déstructuration de l'environnement de travail
En creux, les PH sont aussi préoccupés par ce que cache cette politique sanitaire, source de « déstructuration totale de [leur] environnement de travail ». Les GHT prévoient la création de pôles d'activité clinique ou médico-clinique interétablissements (inclus dans le GHT). Dans ce cadre, le syndicat craint que « les postes de PH soient tous transformés en postes de PH nomades ».
« Si le PH refuse ce nouveau profil de poste, la seule solution sera la mise en recherche d'affectation au niveau national, avec reconversion et réaffectation, et licenciement au bout de la procédure », déplore l'intersyndicale.
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