À L’OCCASION de la Conférence AIDS Vaccine 2009, qui se tient à Paris, les chercheurs ont présenté à la communauté scientifique l’essai de phase III réalisé en Thaïlande, qui a montré une réduction de 30 % de l’acquisition de nouvelles infections par le VIH chez les personnes vaccinées («le Quotidien» du 28 septembre 2009).
L’essai Thaï de phase III impliquant plus de 16 000 volontaires adultes a été réalisé en combinant deux vaccins, ALVAC-HIV et AIDSVAX B/E. S’il a apporté une réduction d’un tiers de l’apparition de nouvelles infections comparativement au placebo (74 contre 51 dans le groupe qui a eu la stratégie de « primovaccination-rappel »), il n’est pas destiné à connaître une application clinique. Il n’a pas été conçu pour une commercialisation, mais pour fournir une preuve de concept, souligne le Pr Yves Lévy (co-président de la Conférence). La preuve de concept est faite, l’essai répond aux questions qui ont été posées.
Le vaccin ALVAC était choisi parce qu’il entraîne une réponse cellulaire chez 20 % des personnes et le vaccin AIDSVAX pour susciter une réponse humorale chez 90 %. Les deux ont été obtenues. Toutefois, il n’y a pas à première vue de différences notables entre les deux groupes (vaccinés/non vaccinés) chez les personnes qui ont contracté l’infection dans l’essai, ni du point de vue des CD4, ni de celui de la charge virale. Les résultats sont qualifiés d’encourageants par les chercheurs, mais insuffisants pour assurer une protection à l’échelle d’une population. S’il ne se poursuit pas, car le gouvernement Thaï n’avait autorisé la poursuite qu’au-delà d’une protection de 50 %, le travail de décryptage par les scientifiques continue. Il reste beaucoup de questions à éclaircir, dont les réponses vont aider les recherches qui continuent avec des concepts vaccinaux plus novateurs (les deux vaccins de l’essai ont 10 ans). Des résultats vont être présentés. Le Pr Jean-François Delfraissy (Président de l’ANRS et de la Conférence) en appelle aux pouvoirs publics pour que la recherche sur les vaccins contre le sida puisse disposer de fonds plus importants, pour pousser au développement des nouveaux vecteurs vaccinaux que les chercheurs ont déjà.
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