L'Italie, qui avait mis en place en mai 2017 l'obligation vaccinale, est déjà sur le point d'annuler cette mesure, a indiqué la ministre de la Santé, Giulia Grillo, qui appartient au Mouvement 5 étoiles (M5S).
Dans un communiqué officiel, Giulia Grillo a en effet annoncé l’adoption la semaine prochaine d’un décret gouvernemental sur la fin de la vaccination obligatoire. En clair, la prophylaxie composée de dix vaccins devenus obligatoires l’an dernier (DTP, coqueluche, rubéole, rougeole, oreillons, varicelle, hépatite B et hémophilus de type B) pour l'inscription en collectivité va disparaître. Comme les méningocoques B et C, l'anti-pneumocoque et l'antirotavirus, seulement recommandés par l'Institut supérieur de la Santé, ces piqûres seront désormais conseillées. C’est du moins ce que déclare la ministre de la Santé en ajoutant qu’elle est favorable à la vaccination. « Je suis enceinte et je ferai vacciner mon enfant mais il faut en finir avec la piqûre obligatoire », a-t-elle expliqué en direct jeudi soir.
Tensions avec les Britanniques
Pour calmer la colère de la communauté médicale italienne, la ministre de la Santé a justifié cette décision en affirmant que la couverture a augmenté au niveau national et qu’il faut donc « alléger la pression et la remplacer par des campagnes de sensibilisation, la population devant prendre conscience de l’importance de la vaccination ».
Une question agite cependant particulièrement les esprits : celle de la rougeole. Les Britanniques accusent les Italiens d’être à l’origine de la recrudescence de la rougeole au Royaume-Uni et clouent le gouvernement populiste au pilori de l’indignation nationale. Selon l’agence britannique Public Health England, la couverture vaccinale italienne serait largement insuffisante. Les Anglais remettent aussi en cause la position anti-vaccin du Mouvement 5 étoiles (M5S) et de la Ligue du Nord, citée comme l’origine présente et future d’une vague de nouvelle épidémies ou pour le moins d’une résurgence de certaines maladies que l’on croyait éradiquées. Alors que le torchon a déjà quasiment brûlé entre l’Italie et le Royaume-Uni, la toute nouvelle décision prise par Giulia Grillo, ministre de la Santé et membre de la nomenclature du M5S, risque d’envenimer un peu plus la situation.
Sur la rougeole en effet, le discours de la ministre italienne est identique. « La situation varie selon les régions et nous ne pouvons pas maintenir l’obligation », affirme Giulia Grillo. Cela se discutera âprement. D’abord avec le corps médical italien, déjà sur le pied de guerre, puis au parlement et au sénat, qui devront approuver l’abolition de la vaccination obligatoire.
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