La fronde du ministre de l’Économie Arnaud Montebourg a provoqué ce lundi matin la chute du gouvernement de Manuel Valls, qui a été immédiatement chargé par François Hollande de composer une nouvelle équipe.
Le Premier ministre, reçu pendant une heure lundi matin par le chef de l’État, est chargé de constituer, d’ici à mardi, une « équipe en cohérence avec les orientations » que François Hollande « a lui-même définies pour notre pays », a déclaré l’Élysée dans un très bref communiqué. Le nouveau casting sera annoncé « dans la journée de mardi », précise l’Élysée.
Peu après l’annonce de la démission du gouvernement, Manuel Valls a commencé à recevoir un à un les ministres démissionnaires à Matignon.
Ligne jaune
Ce remaniement inattendu intervient après les déclarations anti-austérité d’Arnaud Montebourg (au « Monde » puis depuis son fief électoral de Frangy-en-Bresse). Dès dimanche soir, l’entourage de Manuel Valls avait lancé un avertissement en déclarant que Montebourg, électron socialiste peu contrôlable, avait « franchi une ligne jaune ». Dimanche, à Frangy-en-Bresse, Arnaud Montebourg avait reconnu avoir demandé à François Hollande une « inflexion majeure de notre politique économique ». Dans le journal « le Monde », il réclamait de « hausser le ton » vis-à-vis de l’Allemagne, « prise au piège de la politique austéritaire ».
Lors d'un point presse ce lundi après-midi à Bercy, Arnaud Montebourg, annonçant de fait son départ du gouvernement, a étalé ses divergences économiques de fond avec les orientations actuelles. Il a affirmé que les « politiques d'austérité de hausses d'impôts ou de réductions excessives des dépenses publiques » sont « absurdes, injustes et ne marchent pas », et même à l'origine de « souffrances inutiles ».
Dans le secteur de la santé, l'action d'Arnaud Montebourg à Bercy aura en particulier été marquée par le lancement en 2013 d'un comité stratégique de filière des industries et technologies de santé, puis par la signature d'un contrat de filière avec les industriels. Plus récemment, Montebourg avait promis un projet de loi sur la croissance et le pouvoir d'achat visant notamment certaines professions réglementées, s'attirant de vives critiques dans le monde de la santé.
Cette crise gouvernementale surgit sur fond de très mauvais résultats économiques (croissance nulle au premier semestre, chômage record).
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