C’est une pratique qui se développe en marge des sentiers balisés. Chez nous tout au moins, car chez certains de nos voisins, le jeûne thérapeutique bénéficie parfois d'un encadrement médical. Les autorités scientifiques françaises – INCa, INSERM — arguent qu’aucune étude n’a jusqu’alors prouvé les bienfaits de la démarche, qui peut en revanche comporter des risques. De surcroît, le mouvement est porté par des groupes de patients, voire des gourous, ce qui achève de creuser le fossé avec un corps médical par essence rationaliste.
Le jeûne ne concernerait encore que quelques milliers de personnes dans l'Hexagone. Au-delà, la question renvoie à l'opposition entre adeptes des médecines alternatives et tenants de l'Evidence Based Medicine. Avec un décalage de plus en plus large entre les uns et les autres. Aussi, alors que les animateurs du #NoFakeMedecine viennent d'obtenir le déremboursement de l’homéopathie et que certains de leurs confrères dénoncent l'implantation de naturopathes au sein de maisons de santé, on n’imagine pas que la médecine française puisse faire un pas de côté en direction des médecines non conventionnelles.
Et pourtant, les médecins peuvent-ils se désintéresser du phénomène ? L’an passé, une étude américaine suggérait en effet qu’un tiers des malades du cancer avaient recours aux médecines «naturelles»… Si les experts se montrent plutôt bienveillants au regard de certaines approches, type méditation, pour accompagner les patients et les mobiliser, d’autres méthodes – le jeûne ou les compléments alimentaires en font partie — inquiètent davantage dès lors qu'elles peuvent interagir négativement avec chimio ou radiothérapie. D’autant que les adeptes du hors pistes en matière thérapeutique n’informent pas nécessairement leur médecin… Quoi qu'on pense de ces alternatives, il y a donc un vrai enjeu de santé publique à favoriser transparence et dialogue entre praticiens et patients.
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