À nouveau contraints à la fermeture depuis le décret du 29 octobre (mesures nécessaires pour faire face à l'épidémie de covid-19 dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire), les quelque 113 établissements thermaux français sont à la peine.
C'est le second coup d’arrêt pour cette filière, après une période d'inactivité totale de plus de trois mois pendant le premier confinement, se désole le Conseil national des établissements thermaux (CNETh). « Même dans l’hypothèse où les établissements seraient autorisés à rouvrir le 1er décembre, les délais de remise en service des installations et d’obtention des résultats des contrôles bactériologiques ne permettront pas l’accueil de curistes, souligne le CNETh. L’heure est donc malheureusement déjà au bilan, qui s’avère catastrophique. »
De fait, alors que le thermalisme avait accueilli 580 000 curistes en 2019, la fréquentation chutera à 220 000 personnes cette année, soit une baisse de plus de 60 %. Les conséquences sont sévères pour les établissements et tous les acteurs du secteur (médecins thermaux, hôtels, meublés, prestataires, etc.). Au total, environ « 100 000 emplois » auront été affectés par la baisse d’activité, évalue le CNETh.
Effets délétères
La pilule est particulièrement « amère » pour les établissements thermaux, qui estiment avoir été « très vertueux » dans la mise en œuvre des mesures sanitaires. La profession avait élaboré un référentiel exigeant dès avril (avec 96 mesures !), validé par la Direction générale de la santé (DGS). Grâce à ces précautions, peu de cas de Covid-19 ont été signalés parmi les curistes et « aucun établissement et même aucun service n’a été contraint de fermer par son ARS », se félicite Thierry Dubois, président du CNETh.
Reste que l'instauration de ces mesures sanitaires a représenté un surcoût important, « de l'ordre de 80 euros par curiste », que les établissements thermaux n'ont pas répercuté sur leurs tarifs (coadministrés avec l’Assurance-maladie).
Bons de financement ?
La filière demande donc un soutien spécifique pour sortir la tête de l'eau, au-delà des prêts, avances de trésorerie et reports de charges, insuffisants pour éviter les situations de cessation de paiement. Certains pays ont proposé aux seniors des « bons de financement de 150 à 200 euros » pour des cures d'une semaine, suggère le CNETh.
Il appelle également à considérer « la mission sanitaire » des établissements thermaux, aujourd'hui menacée par l'arrêt d'activité. « Nous constatons déjà les effets délétères de la suspension des soins par la voix des curistes qui signalent une réactivation des douleurs et une limitation de leurs capacités fonctionnelles », assure Thierry Dubois.
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