En 2008, la France était le premier producteur européen de médicaments, elle est aujourd'hui en 4e place et bientôt en 6e. Avec à la clé, « des milliers d'emplois qu'on a laissé filer ».
Le directeur général du groupe Guerbet, Yves L'Épine, a fait une sortie remarquée sur le recul de l'industrie française du médicament par rapport à ses concurrents européens, ce mercredi.
Yves L'Épine, par ailleurs membre du G5 Santé, association qui réunit les principaux laboratoires français, a regretté la dégradation des résultats de la France en dépit du caractère stratégique du secteur, à l'occasion d'une table ronde sur l’avenir de l’industrie du médicament organisée par la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.
Pour un État stratège
Dans ces conditions, pas étonnant si la France « n'est plus choisie comme lieu de production des nouveaux médicaments ». Philippe Lamoureux, directeur général du LEEM, a quant à lui regretté lors de cet échange que la production française soit concentrée sur la médication chimique au détriment des médicaments biologiques. Selon ses chiffres, l'Hexagone n'est qu'en 7e position en Europe en matière de biotechs. « La France se recroqueville alors que se créent ailleurs les sites de production du futur », résume sur ce point Yves L'Épine. Il ajoute qu'en matière d'attractivité des essais cliniques, notre pays a reculé à la 7e place européenne.
Un tel diagnostic mérite un traitement de choc. « Seul un État stratège peut inverser la tendance, pronostique Yves L'Épine aux députés de la Commission des affaires économiques. Il faut changer la gouvernance du médicament et en confier la gestion au Premier ministre. »
En 2015, le chiffre d’affaires des médicaments en ville s’est élevé à 20,2 milliards d’euros (- 0,2 % par rapport à 2014, après - 2,0 % en 2014, - 2,4 % en 2013 et - 2,5 % en 2012). Parallèlement, et pour la septième année consécutive, l'industrie pharmaceutique a connu une baisse de ses effectifs en 2014 (98 810 personnes, contre 99 453 en 2013).
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