Si les prix des médicaments innovants sont comme les branches d'un arbre qui n'en finissent plus de pousser, Christian Saout, secrétaire général délégué du Collectif interassociatif sur la santé (CISS), a les sécateurs. « Que ce soit en matière de régulation des prix ou de pertinence des soins, il existe des solutions graduées, qu'il faut utiliser », a-t-il expliqué ce 20 juin à l'issue d'une assemblée interassociative dédiée à ce sujet. La ligue contre le cancer et Médecins du monde avaient déjà lancé le débat notamment à travers une campagne choc et une pétition. La dernière pétition de MDM a été signée par près de 200 000 citoyens.
L'ICER ou coût par année de vie sauvée
Le CISS promeut un nouveau mécanisme de fixation des prix pour les médicaments innovants, qui tienne compte, dans l'évaluation, de leur coût réel et de leur intérêt en santé publique ou en termes de qualité de vie, non uniquement de leur « valeur thérapeutique ». Christian Saout cite à titre d'exemple l'indicatif ICER (coût par année de vie sauvée), utilisé en Grande-Bretagne. À l'adresse des laboratoires, il demande toute la transparence sur les coûts de recherche, développement, production, commercialisation, suivi en vie réelle, marketing, etc. qui président à la fabrication des prix.
« Le collectif d'associations demande en outre le recours à des outils peu utilisés comme les licences obligatoires, les prix administrés, les prix négociés, les taux L et W, et les remises. « Il faut rajouter des règles comme les prix à la performance, ou les prix identiques au sein d'une même classe thérapeutique » poursuit Christian Saout.
À l'échelle européenne, il faut « libérer l'information sur les prix, et homogénéiser l'évaluation du bénéfice clinique en Europe », a avancé le responsable du CISS.
Meilleure utilisation du médicament
Un second volet de mesures destinées à réguler les prix des médicaments innovants porte sur leur meilleure utilisation. Le CISS prône la maîtrise médicalisée, via les mécanismes d'entente préalable, les accords de bon usage de la liste en sus, ou encore la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP).
Des économies sont aussi attendues d'efforts en matière de pertinence, grâce à une meilleure formation des soignants, en particulier médico-économique, et à l'éducation à la santé. Le système de santé et les organisations existantes doivent s'adapter à l'arrivée des innovations, insiste Christian Saout : « Il ne faut pas hésiter à supprimer les structures devenues caduques ou les rentes de situation ».
Le CISS a enfin dénoncé le manque de volonté politique sur le dossier, et affiche sa détermination à croiser le fer lors de la campagne présidentielle.
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