Militante du droit à l’avortement, Gisèle Halimi s’est éteinte à 93 ans

Publié le 28/07/2020

Crédit photo : AFP

Son combat pour le droit à l’avortement aura marqué les esprits, et aura permis de faire évoluer la loi. L’avocate, ancienne députée et autrice Gisèle Halimi s’est éteinte ce mardi 28 juillet, au lendemain de son 93e anniversaire.

« Pour Gisèle Halimi, le féminisme était un humanisme. La France perd une républicaine passionnée qui, comme avocate, militante et élue, fut une grande combattante de l'émancipation des femmes », a salué Emmanuel Macron, sur Twitter.

Née en 1927 en Tunisie, Gisèle Halimi, « avocate irrespectueuse », selon le titre d'un de ses ouvrages, s’est fait connaître en 1972 lors du procès emblématique de Bobigny, où elle défendait une mineure jugée pour avoir avorté à la suite d'un viol. La mobilisation de l’opinion qu’elle suscitera avec ce procès ouvrira la voie à la dépénalisation de l’avortement, début 1975.

L’année précédant le procès de Bobigny, elle avait signé « le manifeste des 343 », fameuse pétition de femmes disant publiquement avoir avorté, alors que l’IVG était encore pénalisé. Élue députée en 1981, elle a oeuvré également au remboursement de l’IVG.

En 1978, elle était l’avocate d’un couple de femmes, violées par trois hommes, dans un autre procès emblématique, celui d’Aix-en-Provence, à la suite duquel une nouvelle loi reconnaissant le viol comme un crime a été adoptée. 

« Cela fait 70 ans que j'ai prêté serment et, si c'était à refaire, croyez-moi, je prendrais les mêmes engagements, je ferais exactement le même choix », déclarait-elle en septembre 2019, dans un entretien au « Monde », s’étonnant que « les injustices faites aux femmes ne suscitent pas une révolte générale ».

Depuis l’annonce de son décès par sa famille, les hommages se multiplient notamment sur Twitter. Des membres du gouvernement ont salué ses engagements féministes. 

Des personnalités de tous horizons ont également réagi.

E. B. (Avec AFP)

Source : lequotidiendumedecin.fr