« Mon corps, mon choix, mon droit » : lancement de la campagne nationale d’information sur l’IVG

Publié le 28/09/2015

Crédit photo : DR

Dans le cadre du premier programme national d’action pour améliorer l’accès à l’IVG, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, lance aujourd’hui, lundi 28 septembre, une campagne nationale d’information sur l’IVG et sur le droit des femmes à disposer librement de leur corps. Deux objectifs : informer et déculpabiliser.

Une campagne connectée

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Des annonces presse et une vidéo seront diffusées pendant deux mois dans la presse écrite et sur les réseaux sociaux. Pour assurer un maximum d’impact, la campagne se veut moderne ; notamment via Twitter avec le hashtag #IVGcestmondroit (rappelons que les IVG sont les plus fréquentes dans la tranche d’âge de 20-24 ans).

Le site Internet IVG.gouv.fr a également été enrichi de nouveaux contenus, avec notamment des vidéos courtes où des professionnels de santé répondent aux questions les plus fréquentes, des témoignages de femmes racontant leur avortement et le making-of de la campagne.

Un numéro national d’information

Selon une étude IFOP, 4 Français sur 10 estiment manquer d’informations sur l’IVG, ils seraient même encore 25 % à penser qu’il est nécessaire d’avoir une raison médicale ou psychiatrique pour avorter.

Le numéro 0 800 08 11 11, gratuit et anonyme, confié au Mouvement français du Planning familial, permettra aux femmes, et aux hommes, d’obtenir des réponses fiables, neutres et objectives sur les droits des femmes en matière d’IVG, mais également sur la sexualité en général et sur la contraception. Il centralise toutes les plateformes régionales auparavant mal référencées.

Le corps comme moyen d’expression

Le corps des femmes, c’est le support qui a été choisi pour représenter cette campagne. Les femmes sont incitées à se procurer une décalcomanie (via le site Internet), se prendre en photo avec, et poster le cliché sur leur compte Facebook, Twitter ou Instagram.

Chloé, 32 ans, qui a vécu l’IVG, pose pour cette campagne. Elle témoigne : « Quand j’ai avorté il y a quelques années, sans l’aide de mon entourage, la situation aurait pu vite me dépasser. Sur Internet, des sites anti-IVG grouillent, je ne savais plus où chercher. Le délai de réflexion, c’est mon souvenir le plus dur, on ne pense plus qu’à ça. Quand on demande une IVG, la décision est prise, on veut que tout ça soit résolu au plus vite pour pouvoir avancer. Aujourd’hui, toutes ces informations existent et les femmes doivent en être informées. »

Petit rappel des dernières avancées

Des mesures concrètes ont été mises en place depuis janvier 2015 telles que le remboursement à 100 % de l’IVG, l’extension du délit d’entrave à l’information, la revalorisation financière de l’acte, la suppression de la notion de détresse ainsi que la suppression du délai de réflexion qui vient d’être validée au Sénat.

Le 26 septembre, à l’occasion de la Journée mondiale de la contraception, Marisol Touraine annonçait également qu’en plus de la contraception, la première consultation médicale et les examens biologiques réalisés en vue de cette prescription seraient bientôt gratuits pour toutes les mineures (dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2016).

« Le temps de l’intimidation, la menace, la pression est révolu. Parce que rien n’est jamais acquis, la mobilisation de chacun est primordiale. En 2015, dans notre pays, chaque femme doit pouvoir prendre sa décision, sans jugement et sans désinformation », affirme la ministre.

Diane Damon

Source : lequotidiendumedecin.fr