Le blason porte un caducée en son centre et c’est peu dire que l'histoire politique du Grau-du-Roi, seule station balnéaire du Gard, est liée à la médecine.
Entre 1945 et aujourd’hui, la ville a connu quatre maires dont trois ont prêté le serment d’Hippocrate ! Aux manettes de l’Hôtel de ville depuis 2014, le Dr Robert Crauste, médecin généraliste, s'inscrit ainsi dans une lignée très médicale qui a vu se succéder le Dr Belsamond Ramain (1945-1965), le Dr Jean Bastide (1965-1983), ainsi qu'Étienne Mourrut, seul maire non-médecin depuis la Libération, élu de 1983 à 2014.
Loin d'être favori lors des précédentes élections – la ville votant traditionnellement à droite depuis les années 1980 – le Dr Robert Crauste (divers gauche à l’époque) se présente désormais en position de force avec un bilan à défendre face à cinq listes de droite ou d’extrême droite…
L'une d'elle est menée par le Dr Charly Crespe, psychiatre. Âgé de 32 ans, le jeune médecin spécialiste n'a pas renouvelé son contrat de praticien hospitalier contractuel au CHU de Montpellier pour se consacrer, depuis plusieurs mois, à sa seule campagne électorale. Il promet une autre façon de faire de la politique « plus participative ».
Compétition
Les deux praticiens pourraient-ils s’entendre ? Impossible, à entendre leurs arguments. « J’avais proposé à Charly Crespe de me rejoindre il y a deux ans. Il ne l’a pas souhaité », souligne le Dr Crauste tandis que, plus incisif, son confrère balaie toute alliance. « Si je ne suis pas en position de gagner, je ferai en sorte que Robert Crauste ne fasse pas un second mandat », lance-t-il.
L'ex-président de corpo étudiante à Clermont-Ferrand, puis chef de file du syndicat des internes du Languedoc-Roussillon, ferait-il preuve d'un manque de confraternité ? « Pas du tout ! », coupe-t-il. « Je suis très attaché à la corporation médicale. Quand on soigne, on se doit d’avoir une attitude digne et un devoir de solidarité mais, dans le temps de la campagne, si le Dr Crauste reste un confrère, il est d’abord mon adversaire politique », recadre le psychiatre.
Coquilles vides
Sur le plan médical, le Grau-du-Roi (8 600 habitants dans l'année mais 100 000 en été) compte seulement sept généralistes contre onze il y a six ans. La commune accueille également un service de médecine physique et de réadaptation et d’addictologie du CHU de Nîmes, au sein d’un hôpital en bord de plage.
Dans ce contexte, le maire sortant porte le projet de deux maisons de santé, ce qui lui vaut des critiques de son confrère. « Ce sont des coquilles vides car on ne fait rien pour attirer des jeunes médecins en amont. C'est un programme comme il en existe beaucoup ailleurs et qui ont pour la plupart échoué », tacle le Dr Crespe. Le maire actuel assure au contraire qu’il s’agit d’une mesure bienvenue, de nature à recréer de l’attractivité : « J’ai considéré sur ces dossiers qu’il fallait forcer le destin. »
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