SELON LE RAPPORT de l’INPES sur la couverture vaccinale 2010, le taux de vaccination pour les jeunes filles nées en 1993 (17 ans), 1994 (16 ans), 1995 (15 ans) s’élevait respectivement pour une dose à 53,8 %, 52,4 %, 43,5 % et pour trois doses à 37,5 %, 37,4 % et 27,1 %.
En 2011, la polémique autour de la tolérance de la vaccination a eu pour effet de susciter des inquiétudes et de réduire encore le nombre de jeunes filles vaccinées, souligne le Pr Catherine Weil-Olivier (Université Paris VII). Au 31 décembre 2011, la couverture HPV complète (3 doses) n’était que de 29,9 % chez les jeunes filles de 15 à 17 ans et de 16 % pour une dose chez les jeunes filles de 14 ans (CNAM/InVS).
Pour remédier à cette situation le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a décidé d’abaisser l’âge de la vaccination de 14 à 11 ans avec une possibilité de rattrapage de 15 à 19 ans révolus et préconise, pour améliorer l’acceptabilité de la vaccination, de profiter des rendez-vous vaccinaux avec la possibilité de co-administration avec le rappel de dTcaP.
Des freins à la vaccination existent encore. La tolérance du vaccin Gardasil a été mise en cause, de façon infondée alors qu’il a fait l’objet d’une surveillance avant son enregistrement par l’Agence européenne du médicament (au cours des essais cliniques avec plus de 11 000 femmes vaccinées, le profil de tolérance de Gardasil a été jugé satisfaisant) et, comme tout médicament, par un système classique de pharmacovigilance post-commercialisation et dans le cadre d’un plan de Gestion des Risques (PGR).
Selon le 3e bilan du PGR européen et national de l’ANSM publié le 12 juillet 2012, le rapport bénéfice/risque du vaccin reste favorable et proche du profil de sécurité défini au moment de son Autorisation de mise sur le Marché.
Rôle des professionnels de santé.
Par ailleurs une étude (ANSM/CNAMTS) menée chez 6 millions de jeunes filles (vaccinées et non vaccinées) ne montre pas, après deux ans de suivi, d’augmentation du risque de manifestations auto-immunes associée à la vaccination HPV.
Le rôle des professionnels de santé est de convaincre de la validité de la recommandation du vaccin HPV, de rassurer sur sa tolérance d’informer le public sur l’intérêt de la prévention du cancer du col par la vaccination HPV précoce à l’aide de messages clairs. Le risque d’infection à HPV concerne toutes les femmes dès le début de l’activité sexuelle, ce risque est très élevé chez les adolescentes et les jeunes femmes dont le col est plus vulnérable à l’infection, on ne peut prévoir parmi les femmes infectées, celles qui développeront une infection persistante à HPV oncogène, il n’y a pas de traitement connu de l’infection à HPV. Par ailleurs, la vaccination HPV n’exclut pas le dépistage systématique par frottis cervico-utérin, recommandé tous les 3 ans par la Haute Autorité chez les femmes de 25 à 65 ans, ce sont deux moyens préventifs complémentaires.
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