L'Union nationale des caisses d'assurance-maladie (UNCAM) a décidé de raboter une nouvelle fois les tarifs de l'imagerie médicale.
L'assurance-maladie annonce qu'elle supprime la majoration pour acte de radiographie baptisée « modificateur Z » (fixée à 21,8 % et réservée aux seuls médecins radiologues). Elle la remplace par une majoration moindre (« modificateur Y » fixé à 15,8 %), et applicable à tous les actes de radiographie quelle que soit la spécialité du médecin (radiologue, pneumologue ou rhumatologue). Cette mesure prendra effet début avril.
Parallèlement, une baisse de 2 % est appliquée aux forfaits techniques d'imagerie (scanner, IRM et TEP), versés aux exploitants des appareils pour prendre en charge les coûts d'amortissement et de fonctionnement. Cette baisse de 2 % entre en œuvre le 13 février. « La forte progression du volume des actes d'imagerie médicale (+ 4 % en 2015, + 2,8 % en 2016) dégage des gains importants de productivité », argumente l'UNCAM.
Avec ces mesures, les radiologues libéraux subiront en 2017 une baisse totale de leurs dépenses remboursables de l'ordre de 59 millions d'euros (incluant la part prise en charge par les complémentaires) pour un montant global de 4 milliards d'euros de dépenses annuelles d'imagerie (remboursées par le régime obligatoire).
900 millions épargnés en huit ans…
La CNAM rappelle qu'en 2010 et 2013, l'assurance-maladie avait négocié avec les radiologues des baisses tarifaires « pour faire face à la croissance continue » des dépenses d'imagerie. « Faute d'avoir pu conclure en 2016 » un nouveau protocole triennal, l'assurance-maladie a décidé ces diminutions unilatérales en 2017, « conformément aux prérogatives qui sont les siennes ». Elle insiste sur l'impact « modéré » des mesures d'économies (1,2 % du montant total remboursable du secteur), dans un contexte de progression attendue des dépenses d'imagerie d'« au moins 2 % » en 2017.
À la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR), on apprécie modérément la méthode. « C'est le pot de terre contre le pot de fer, avec la volonté affichée des pouvoirs publics de s'en prendre à la radiologie qui a déjà subi 900 millions d'euros de baisses tarifaires en huit ans », relève le Dr Jean-Philippe Masson, président de la FNMR. Il affirme qu'une centaine de cabinets de radiologie de proximité ont fermé ces dernières années en raison de ces économies répétées, et que 18 % des centres scanner et 4 % des centres IRM sont désormais en déficit. « On stigmatise une spécialité qui a beaucoup investi dans la qualité », dénonce-t-il.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes