Offre de soins à Paris : Delanoë défend le bilan de sa municipalité

Publié le 17/12/2012
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Crédit photo : DR

Bertrand Delanoë organise des réunions publiques régulières pour rendre compte des actions de sa municipalité. La dernière en date, au lendemain du plan Touraine contre les déserts, était centrée sur l’offre de soins. À Paris, les médecins et les hôpitaux ne manquent pas, mais y accéder relève encore parfois du parcours du combattant.

Une centaine de Parisiens, répondant à l’invitation du maire, ont pris place dans le grand amphi de l’université Paris-Descartes. Sur l’estrade, Bertrand Delanoë, Anne Hidalgo, Jean-Marie Le Guen, et au premier rang les conseillers du maire, rappelés à l’ordre par ce dernier pour décrocher du portable et rester concentrés.

Médecins, usagers, responsables associatifs et syndicalistes se sont succédé au micro pour interpeller l’équipe municipale. Ici, un centre de santé aurait besoin d’un fauteuil dentaire supplémentaire. Là, la fermeture d’un centre de santé contraint les habitants à changer d’arrondissement. « Il y a des gens très pauvres dans le centre de Paris, on l’oublie souvent », rappelle cette femme. Une généraliste se plaint des dix appels quotidiens qu’elle reçoit de personnes à la recherche d’un médecin : « L’information pour les Parisiens est indigente. Il n’existe pas d’information pour trouver un cabinet près de son domicile. »

Invitée en qualité de grand témoin, Danièle Pozza, directrice de l’institut Alfred-Fournier (14e arrondissement), commence par souligner le soutien financier de la municipalité aux structures offrant des soins gratuits (PMI, centres médico-sociaux...). « 10 % des Parisiens sont au courant de ces dispositifs, regrette-t-elle. Alors que 15 % des Parisiens n’ont plus de mutuelle. » Puis d’admettre qu’à Paris, l’offre abonde, mais l’information circule mal. Parcours du combattant, jeu de l’oie : trouver la bonne porte n’est pas à la portée de chacun, en dépit d’Internet.

Alors que faire ? Décloisonner. Abattre « les murs » qui entourent la vénérable AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris). « La mairie a demandé une coordination des 190 centres de santé parisiens. Quand un centre de santé tente de parler de façon isolée à l’AP-HP, cela ne mène à rien », illustre Danièle Pozza. La démarche soulève « beaucoup d’espérance », mais des questions « restent posées ».

Bertrand Delanoë a laissé chacun s’exprimer, y compris cette dame au long parcours médical, habituée des débats municipaux, qui a monopolisé le micro jusqu’à en perdre la voix, vitupérant contre la langue de bois politique et le « diktat imposé aux patients » alors que la Sécu pourrait à l’en croire, et sans effort, dégager 80 % d’économies. Les réponses du maire ? « Pratiquement tous les sujets évoqués sont d’ordre national », a-t-il lancé. Et d’ajouter : « Voyageant beaucoup, j’ai quand même l’impression qu’on n’a pas le système de santé le plus pourri. Si vous voulez, je vous amènerai dans des quartiers aux États-Unis, et encore je ne parle pas d’Afrique. »

Interpellé par un porte-parole de la CGT au sujet de l’Hôtel-Dieu, le maire de Paris a renouvelé son souhait qu’y soit maintenu un service d’urgences. Comment y parvenir ? Quels liens établir avec les autres hôpitaux ? Bertrand Delanoë s’est refusé à plonger au cœur du dossier, autant politique que technique. « Il faut en discuter. Je ne suis pas un spécialiste, je risque même de dire des conneries », s’est-il justifié.

Une PH s’alarme de la disparition progressive de l’ophtalmologie à l’AP-HP. Le député PS Jean-Marie Le Guen préside le conseil de surveillance de l’établissement. Il lui répond : « Il faut jouer du numerus clausus et des transferts de tâches. Un presbyte n’est pas obligé pour obtenir des verres de voir un bac+12. Un ingénieur de haut niveau peut aller plus rapidement. »

DELPHINE CHARDON

Source : lequotidiendumedecin.fr