Depuis le mercredi 21 juillet, le pass sanitaire est désormais obligatoire dans les lieux de culture et de loisir. Plus question d'entrer dans un cinéma, un théâtre ou une salle de concert sans donner la preuve d'avoir été vacciné, immunisé ou testé négatif au Covid-19.
Le projet de loi visant à endiguer la propagation éclair du variant delta, débattu actuellement à l'Assemblée nationale, devrait élargir dès le mois d'août les lieux touchés par ces restrictions. Ainsi, comme pour les bars et les restaurants, il faudra bientôt se munir de son pass sanitaire pour pénétrer dans un hôpital ou dans un EHPAD. Cette disposition est valable pour les accompagnants, les visiteurs et les malades accueillis pour des soins programmés.
Conséquences logistiques
Selon la Fédération hospitalière de France (FHF), cette mesure pourrait coûter très cher aux établissements. L'organisation évalue en effet à 60 millions d'euros par mois les dépenses que devront réaliser les hôpitaux pour se doter des moyens de contrôler systématiquement le pass sanitaire des publics ciblés.
« La décision du président de la République de rendre le pass sanitaire obligatoire y compris pour accéder à nos établissements de santé et médico-sociaux publics est cohérente, explique à France Info la déléguée générale de la FHF, Zaynab Riet. En revanche, cette décision n'est pas sans conséquences sur l'organisation logistique à mettre en place pour en assurer le contrôle ainsi que sur la prise en charge financière de ce dispositif. »
La fédération a présenté cette évaluation au ministère mardi 20 juillet lors d'une réunion. « Il va falloir étudier au cas par cas, établissement par établissement, ceux qui pourront déployer du personnel en interne et ceux qui devront embaucher ou encore ceux qui feront un mix des deux », précise-t-elle.
Pédagogie
Le déploiement du pass sanitaire relève du casse-tête pour l'exécutif. Invité du 13 heures de TF1 mercredi, Jean Castex a voulu rassurer les établissements concernés. Le Premier ministre a promis « une semaine de pédagogie » avant « le temps des sanctions » en cas de non-respect.
Les responsables de ces lieux auront pour rôle de faire respecter le pass sanitaire mais ne contrôleront pas l'identité de leurs clients. Ces « contrôles de deuxième niveau » seront de la responsabilité des forces de l'ordre, a précisé le locataire de Matignon.
Devant le Parlement, Olivier Véran défend sa loi face à une opposition remontée. Plus de 1 000 amendements ont été déposés sur le texte. Là où certains élus rejettent en bloc cet outil, d'autres demandent plus de souplesse dans son application, quand d'autres encore lui préfèrent la vaccination obligatoire pour toute la population dès le mois d'octobre.
Le locataire de Ségur doit à son tour faire preuve de pédagogie. « Le pass n’est ni une punition, ni une réjouissance. Nous n’avons pas d’autres options. Le pass n’a de sens que si toute la population n’est pas vaccinée. Lorsque nous serons tous vaccinés, le pass disparaîtra et j’espère que ce sera le plus tôt possible. Je vous demande de nous laisser jusqu’à la fin du moins de décembre », a-t-il plaidé ce jeudi devant la commission des lois du Sénat. Évoquant les contrôles qui seront opérés pour vérifier le respect des consignes, le ministre assume. « Un pass sans contrôle systémique, c’est un abonnement Netflix familial. C’est comme les codes Canal : tout le monde va se les passer », a-t-il lâché.
Au palais Bourbon, les débats devraient se poursuivre jusque tard dans la nuit de jeudi à vendredi avant un examen au Sénat. L'exécutif espère un vote définitif avant la fin de la semaine.
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