La ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé hier le lancement de l'expérimentation à grande échelle des 4 systèmes graphiques retenus pour améliorer l'étiquetage nutritionnel, conformément à ce qui est prévu dans la loi de modernisation du système de santé. L'article 14 prévoit en effet que les pouvoirs publics recommandent aux producteurs d’aliments un système d’étiquetage nutritionnel graphique pour faciliter le choix d’achat du consommateur au regard de la composition nutritionnelle des produits.
Les 4 logos choisis lors des 9 réunions qui ont eu lieu entre mars 2015 et avril 2016 se répartissent en 2 logos synthétiques (Nutri-Score et SENS) et deux analytiques (Nutri Repère et Traffic Lights).
Le Nutri-Score, proposé par le Pr Serge Hercberg épidémiologiste de la nutrition de l'université Paris 13, répartit les produits en cinq catégories élaborées allant de la meilleure à la plus mauvaise qualité nutritionnelle.
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Le logo SENS donne au consommateur une indication sur la fréquence quotidienne idéale à laquelle le produit doit être consommé (très souvent, souvent, modérément occasionnellement…). Ce logo est notamment défendu par Nicole Darmon, directrice de recherche à l'INRA de Marseille.
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Le système « Nutri-Repère », quant à lui, constitue une amélioration des repères nutritionnels journaliers déjà utilisés en France. Des éléments graphiques ont été ajoutés pour visualiser plus facilement la part de l'apport journalier recommandé présent dans le produit alimentaire.
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Enfin, le système « Traffic Lights » est une réplique de celui qui est déjà mis en œuvre au Royaume-Uni qui donne sur une échelle à trois couleurs la contribution, en pourcentage et en valeur absolue, d’une portion d’aliment aux apports nutritionnels de référence en énergie, sucre, sel, matières grasses et acides gras saturés.
Le Fonds français pour l’alimentation et la santé (FFAS) a été chargé de mener l'expérimentation. Au cours d'une première phase, le comité scientifique du FFAS, copiloté par le directeur général de la Santé, Benoît Valet, et par Christian Babusiaux, président du FFAS, a réalisé un premier travail d'adaptation des logos aux emballages. Des emballages tests seront ensuite distribués dans 40 points de vente, à raison de 10 magasins par logo, auxquels s'ajoutent 10 points de vente témoins.
« La sélection est en cours et sera terminée à l'été, explique Christian Babusiaux, nous devons nous assurer que le groupe d'établissements choisi sera homogène en termes de superficie, de fréquentation et de public visé. Nous nous attachons au fait que les magasins choisis aient dans leur clientèle une part importante de populations défavorisées », qui sont les premières ciblées par le nouvel étiquetage.
Les chercheurs du FFAS déduiront l'évolution des comportements en fonction des tickets de caisse. L'analyse statistique sera réalisée par un organisme public indépendant du porteur de projet qui n'a pas encore été choisi. Sur la base de ces résultats, le ministère de la Santé choisira le nouveau système qui sera déployé à partir du premier semestre 2017. L'article 36 du règlement INCO de l'Union européenne ouvre une possibilité aux acteurs économiques d’apposer par eux-mêmes un logo nutritionnel sur leurs produits. L'article 37 autorise les pouvoirs publics à proposer un logo, mais pas à l’imposer. « Des négociations vont s'ouvrir à Bruxelles en 2017 en vue de choisir un logo unifié pour l'ensemble de l'Union européenne, explique Christian Babusiaux,personnellement, je pense qu'il faudra un jour rendre cet étiquetage obligatoire. »
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