Difficile de savoir au juste ce que les pouvoirs publics ont dans la manche pour revaloriser la médecine libérale. Lors de l’Université d’été de la CSMF le week-end dernier, Olivier Véran et Thomas Fatome, nouvel homme fort de l’Assurance maladie ont campé sur la lettre de cadrage que le premier a adressé au second et qui cantonne la négociation qui va s’ouvrir la semaine prochaine à trois chapitres : CPTS et réponse à l’urgence sanitaire, soins non programmés, télémédecine. Un cadre qui a vraiment goût de trop peu aux yeux d’organisations syndicales qui piaffent pour obtenir des revalorisations sonnantes et trébuchantes sur les actes médicaux.
Sur ce chapitre, tout incite les représentants des médecins libéraux à la surenchère. À commencer bien sûr par la revalorisation historique décrochée par leurs confrères hospitaliers cet été qui génère des revendications logiques sur le mode du « pourquoi pas nous ? » Le bilan financier des deux dernières années n’incite pas non plus à la modération. Les chiffres des revenus 2019 des médecins de ville que nous présentons dans ce numéro montrent que la dynamique tarifaire issue de la convention de 2016 s’essouffle, en particulier chez les spécialistes. Et, avec les effets du confinement, on sait bien qu’en 2020, les libéraux feront encore davantage la grimace. L’approche des élections professionnelles aux URPS, enfin, donne des ailes à vos syndicats, soucieux d’apparaître comme les mieux disants aux yeux de leurs confrères et néanmoins électeurs.
Autant dire que pour le Directeur général de la CNAM, les pourparlers qui s’ouvrent se présentent, non seulement comme un baptême du feu, mais aussi comme un redoutable challenge. Ils pourraient même virer au dialogue de sourds si les parties prenantes s'arc-boutaient sur leurs positions: la Sécu proposant des évolutions « structurantes », face à des centrales revendiquant des augmentations pour tous.
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