Qui sont les 18 médecins élus députés en 2022 ?
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Ils ne seront que 18 médecins à siéger à l'Assemblée nationale lors de cette nouvelle législature. Cinq consœurs, treize confrères, ont été élus dimanche dernier lors du second tour des législatives. Douze d'entre eux siègeront sur les bancs de la majorité présidentielle en face de trois LR, deux RN et un nationaliste corse. Qui sont-ils ? Quel est leur parcours ? Présentation en images des nouveaux députés médecins.


Dr Éric Alauzet, généraliste (LREM, Doubs)
Face au candidat investi par la Nupes, un boulanger gréviste de la faim en soutien à son apprenti sans-papier, le Dr Éric Alauzet, 64 ans, s'est finalement imposé pour un troisième mandat de député du Doubs. Ancien élu EELV ayant rejoint « En marche » peu après son élection en 2017, le généraliste acupuncteur qui se définit comme « écologiste et humaniste » avait été classé par le magazine « Capital » 11e député le plus actif après six mois de législature. En février dernier, le médecin s'est mobilisé en faveur de la proposition de loi visant à combattre le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement.

Dr Paul-André Colombani, généraliste (PNC nationaliste, Corse du Sud)
Cinq ans après avoir remporté la seconde circonscription du Pumonte, le Dr Paul-André Colombani s'est de nouveau imposé face à la droite dans le sud de l'île. En conservant son siège au Palais-Bourbon, le généraliste de Sainte-Lucie de Porto-Vecchio de 51 ans va continuer de siéger dans le groupe « Libertés et Territoire ». Lors de son premier mandat, il a participé aux travaux de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire. En pleine crise sanitaire, il avait réclamé la création d'un CHU en Corse et la mise en place d'un Ségur de la santé spécifique pour l'île.

Laurence Cristol, gériatre (LREM, Hérault)
Ancien soutien de François Fillon et Alain Juppé, la Dr Laurence Cristol a été choisie par la majorité présidentielle pour remplacer au pied levé la députée sortante LREM Coralie Dubost dans l’Hérault. Spécialisée en oncologie, la gériatre de 54 ans exerce à l'Institut du cancer de Montpellier, sa ville natale. Mariée et mère de quatre enfants, elle devient en 2018 maire de Saint-Clément-de-Rivière. Au Palais Bourbon, l'oncogériatre ex-LR – qui envisage de conserver son activité médicale – souhaite faire de la réforme du grand âge et de l’autonomie l’une de ses priorités.

Dr Geneviève Darrieussecq, médecin allergologue (Modem, Landes)
Ex-ministre déléguée aux Anciens combattants d'Emmanuel Macron, la Dr Darrieussecq, 66 ans, est entrée tardivement en politique pour devenir conseillère régionale d'Aquitaine en 2004. L'allergologue exerçait jusqu'en 2008, date à laquelle elle a brisé l'hégémonie socialiste dans les Landes, en ravissant la mairie de Mont-de-Marsan, à gauche depuis 46 ans. Cette mère de quatre enfants a discrètement repris du service pendant la première vague de pandémie, en renfort des équipes de l'hôpital militaire de Percy, en banlieue parisienne.

Thierry Frappé, généraliste retraité (RN, Pas-de-Calais)
Généraliste à Bruay (Pas-de-Calais) de 1982 à 2021, le Dr Thierry Frappé, 70 ans, lepéniste de longue date « mais sans l'afficher », a adhéré en 2018 au RN. Maire délégué de Labuissière depuis décembre 2021, ce médecin de famille a promis d’être un « député de famille ». Mais aussi de lutter contre la désertification médicale. « Quand j’ai cessé mon activité, j’ai eu du mal à trouver un successeur, explique-t-il. Il y a le numerus clausus, le mode de travail, l’évolution des mentalités, il faut revoir le problème de manière globale. »

Jean-Jacques Gaultier, médecin biologiste (LR, Vosges)
Quatrième mandat de député pour l'ex-maire de Vittel, bientôt 59 ans, qui a dirigé jusqu'en 2014 un laboratoire d'analyses. Le médecin biologiste était membre de la commission des affaires culturelles durant la précédente législature et vice-président du groupe d'étude sur le thermalisme, secteur qu'il a défendu pendant la crise Covid. En février, il avait cosigné une proposition de loi des députés de droite visant à favoriser l'installation de médecins en zone sous-dotées.

Dr Anne Genetet, généraliste (LREM, Français de l’étranger)
Membre de la commission des affaires étrangères, la Dr Anne Genetet, 59 ans, conserve son poste dans l’hémicycle. Entrée en politique sur le tard, la généraliste qui vit à Singapour, a exercé en France à la Croix-Rouge et en PMI avec un intérêt pour les populations vulnérables. Après un passage en agence de communication médicale, elle s’est engagée à Singapour auprès de plusieurs ONG autour des conditions de travail du personnel de maison. Députée depuis 2017, elle a notamment été chargée d’une mission d’information autour de la protection sociale des expatriés.

Cyrille Isaac-Sibille, ORL (Modem, Rhône)
À 64 ans, l’ORL lyonnais rempile pour un second mandat. Secrétaire de la commission des affaires sociales et très engagé dans l'hémicyle pour la prévention et la démocratie sanitaire, il souhaite « continuer à porter les problématiques de l’offre de soins sur le territoire ». Pour compléter son travail de parlementaire, le spécialiste avait conservé une petite activité « à raison d’une demi-journée de consultation par semaine » à Sainte-Foy-lès-Lyon, où il avait été élu conseiller municipal en 1995. Sa « bouffée d’oxygène ».

Pr Philippe Juvin, anesthésiste-réanimateur (LR, Hauts-de-Seine)
Candidat malheureux à la primaire des Républicains en 2021 puis artisan du programme santé de Valérie Pécresse, maire de La Garenne-Colombes dans les Hauts-de-Seine depuis 2001, le Pr Philippe Juvin a été député européen pendant dix ans. À 58 ans, le patron des urgences de l’Hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP) s’est déjà engagé comme volontaire à deux reprises sur des terrains de guerre, en Afghanistan puis récemment en Ukraine. Minoritaire au sein de son parti, il a souvent défendu l'idée d'un pacte avec LREM. En 2021, il publie à chaud un livre très critique sur la gestion de la pandémie de Covid par l'exécutif.

Dr Michel Lauzzana, généraliste (LREM, Lot-et-Garonne)
Un temps encarté au Parti socialiste auquel il reproche de ne pas avoir su évoluer, le Dr Michel Lauzzana, adhère à « En marche ! » dès décembre 2016, séduit notamment par « le fait de travailler sans sectarisme gauche-droite ». Ancien maire de Bon-Encontre et ancien vice-président de l'agglomération d'Agen, le médecin généraliste de 65 ans, est toujours en exercice. Membre de la commission des finances, il s’est illustré durant son mandat en travaillant sur des sujets comme la lutte contre les cancers pédiatriques ou le cancer du sein, ou encore la stratégie vaccinale.

Dr Didier Martin, neuroradiologue (Renaissance, Côte-d'Or)
Neuroradiologue pendant 30 ans au CHU de Dijon, le Dr Didier Martin, 66 ans, rempile pour un deuxième mandat. Adjoint du maire socialiste de la ville, François Rebsamen, entre 2001 et 2017, il a été membre du Parti radical de gauche jusqu’en 2016. En 2017, il a rejoint La République en marche juste avant la présidentielle. Le député a été co-rapporteur, en 2019, de la mission d'information commune sur les produits phytopharmaceutiques. Dans ce cadre, il a été chargé de formuler des propositions pour réduire l'usage des pesticides et notamment du glyphosate.

Joëlle Mélin, spécialiste de rééducation fonctionnelle (RN, Bouches-du-Rhône)
Conseillère municipale à Aubagne depuis 2014 et jusque-là eurodéputée, Joëlle Mélin, 72 ans, n'a pas hésité une seconde à mettre en jeu son mandat européen pour se présenter dans la 9e « circo » des Bouches-du-Rhône où elle revendique un solide ancrage. L'« experte santé » du FN (depuis 95) puis du RN – qui se qualifie parfois de « dinosaure » de la politique – ambitionne de mettre de l'ordre dans les comptes sociaux. Diplômée de la fac de médecine de Marseille, elle avait entamé sa carrière comme généraliste gériatre, avant de se spécialiser dans la rééducation.

Dr Thomas Mesnier, urgentiste (Horizons, Charente)
Marcheur de la première heure derrière Emmanuel Macron, le Dr Thomas Mesnier, 36 ans, a été réélu en Charente, avec 24 voix d'avance, cette fois-ci sous les couleurs d'Horizons, le parti d'Édouard Philippe. Celui qui fut rapporteur général de la commission des affaires sociales et du budget de la Sécu a également été coauteur en 2019, avec le Pr Pierre Carli, d'un rapport sur « le pacte de refondation des urgences ». « Nous allons avoir du travail car il y a une colère dans le pays que nous n'avons n'a pas réussi à résorber durant les cinq dernières années » a-t-il confié au « Quotidien » dimanche soir.

Dr Yannick Neuder, cardiologue (LR, Isère)
Élu bien implanté localement depuis les années 90 – et patron des Républicains de l’Isère – Yannick Neuder a toujours allié carrière hospitalière et politique. Après avoir intégré le conseil municipal de sa commune natale Saint-Etienne de St-Geoirs, le cardiologue de 53 ans y devient maire en 2002, puis Président de la Communauté de communes où il se mobilise pendant la première vague pour la confection de masques en tissu. Marié et père de famille, « ne considérant jamais (son) engagement politique comme un métier », il a conservé sa profession : il est depuis 12 ans chef du pôle cardiovasculaire et thoracique du CHU de Grenoble.

Dr Jean-Pierre Pont, généraliste (LREM, Pas-de-Calais)
Installé depuis 1979 à Neufchatel-Hardelot, petit bourg de la Côte d’Opale dont il a été maire de 1989 à 2017, le généraliste de 72 ans rempile pour un second mandat sous les couleurs LREM, après avoir déjà été député UDF entre 1993 et 1997. Il continue en fonction de ses disponibilités à « rencontrer quelques-uns de ses patients pour lutter contre la désertification médicale », clame-t-il sur son site. Sous la dernière législature, il a été rapporteur des projets de lois sur l'état d'urgence sanitaire et a travaillé sur le cannabis et les maladies professionnelles dans l'industrie.

Dr Stéphanie Rist, rhumatologue (LREM, Loiret)
Elle aurait le profil pour remplacer, au pied levé, Brigitte Bourguignon au ministère de la Santé. Hyperactive durant son premier mandat de députée, elle est opérationnelle. La médecin rhumatologue du CHR d'Orléans depuis 2005 a été rapporteure du projet de loi Buzyn en 2019 puis de sa proposition de loi qui a mis en musique les accords du Ségur de la santé. Ses priorités à l'Assemblée nationale : « décloisonner l'hôpital et revaloriser les acteurs de ville » et continuer à « porter l’élargissement des compétences des professionnels de santé », affirmait-elle au « Quotidien » dimanche.

Jean-François Rousset, chirurgien retraité (LREM, Aveyron)
Jean-François Rousset, élu dans la troisième circonscription de l'Aveyron, est un ancien chirurgien à la retraite et un Marcheur de la première heure. Âgé de 69 ans, il a fait sa carrière de chirurgien à Toulouse puis est revenu s'installer en 2014 dans sa maison d'enfance du sud du département à Montlaur, dont il est maire-adjoint. Devenu en 2019 le référent de LREM dans l'Aveyron, il avait cette année-là accueilli Emmanuel Macron venu y lancer le débat sur les retraites.

Dr Olivier Véran, neurologue (LREM, Isère)
Le neurologue du CHU de Grenoble, 42 ans, n'est plus à présenter. Nommé ministre des Solidarités et de la Santé en février 2020, il restera comme « le ministre du Covid ». Issu des rangs socialistes, sa carrière politique a décollé lors des législatives de 2012, élu député suppléant de Geneviève Fioraso, alors nommée ministre de l'Enseignement supérieur. Bosseur, hyperimpliqué sur les dossiers santé (intérim médical, filière sang, salles de shoot, rapporteur du PLFSS, loi Touraine…), il devient référent santé du candidat Macron en 2017. L'avenue de Ségur lui échappe alors mais il succédera à Agnès Buzyn trois ans plus tard. Il est aujourd'hui ministre… délégué chargé des Relations avec le Parlement où la tâche sera rude pour trouver des majorités.