D'où viennent les patients qui se rendent aux urgences ? Sont-ils égarés dans le parcours de soins ou ont-ils également recours aux soins de ville ? Leur venue est-elle légitime ? Tandis que le déploiement du service d'accès aux soins – SAS, cette plateforme de régulation prévue par Agnès Buzyn – est au point mort, une récente étude démontre que le chemin qui mène les patients aux portes de l'hôpital croise très souvent, en amont, celui d'un médecin généraliste.
Les passages aux urgences sont de plus en plus nombreux chaque année, rappelle la DREES (ministère de la Santé) dans cette enquête publiée en août : de 16,9 millions en 2009, ils sont passés à 20,7 millions en 2017. La progression annuelle de +2,5 % en moyenne est cinq fois plus élevée que la croissance de la population.
« Défaut d’articulation » entre ville et hôpital ?
En 2017, neuf patients sur dix (88 %) qui se sont rendus aux urgences ont également consulté leur médecin de ville dans les douze mois précédant leur passage. Au moins 17 % des patients des urgences ont vu un généraliste dans la semaine qui a précédé leur passage aux urgences. Sans suggérer directement un « défaut d’articulation » entre médecine de ville et services d’urgences, la DREES préfère démontrer par cette étude que le « degré d'insertion » de la patientèle des urgences dans la médecine de ville est « très élevé ».
Toutes choses égales par ailleurs, les patients des urgences ont comptabilisé 27 % de consultations avec un généraliste de plus que la patientèle qui ne s'est pas rendue aux urgences.
Si les patients des urgences s'avèrent donc gros consommateurs de soins de premier recours en ville, rien ne permet de conclure qu'ils le seraient davantage s'ils n'avaient pas la possibilité de se rendre à l'hôpital, précise la DREES.
À l’inverse, le nombre de patients venus fréquemment aux urgences sans aucun recours à la médecine de ville est très faible : moins d'un sur dix (9 %).
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