Marisol Touraine n’a pas réussi ce jeudi à calmer la colère de MG France à l’encontre du projet de loi de santé. Reçu à Ségur et malgré un échange « franc et constructif » avec la ministre de la Santé, le syndicat a décidé de maintenir son mot d’ordre de fermeture des cabinets le 23 décembre et le 6 janvier et de grève des gardes du 23 au 31 décembre.
Le Dr Claude Leicher, président du syndicat de généralistes, apprécie la volonté nouvelle de la ministre de vouloir « réécrire » certains chapitres de la loi (concernant la vaccination aux pharmaciens, les pratiques avancées et la « suradministration » de la santé ambulatoire). Mais cela est loin d’être suffisant, au regard de la situation critique de la médecine générale en France, victime à ses yeux d’un « démantèlement organisé ».
Au-delà de la loi de santé, la médecine générale subit une « discrimination tarifaire » qui justifie à elle seule le mouvement de grogne aux yeux du syndicat. Pas question, donc, de lever l’appel à la mobilisation.
« On oblige les médecins généralistes à exercer en tarifs opposables mais sans leur accorder de moyens suffisants, martèle le Dr Leicher. Continuer ainsi est le meilleur moyen de faire craquer le secteur I, puis de le faire purement et simplement disparaître. »
Solde de tout compte
Le syndicat a une nouvelle fois demandé à la ministre de revaloriser le tarif de la consultation à 25 euros et celui de la visite à 56 euros. En vain. « On nous a précisé que les derniers bonus accordés aux médecins généralistes par la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) et par le forfait pour les personnes âgées (MPA) devaient être considérés comme un solde de tout compte, détaille le Dr Leicher. Nous ne pouvons entendre un tel discours. Nous irons donc chercher notre revalorisation dans la rue ! »
MG France a profité de cette rencontre pour rappeler à Marisol Touraine les conséquences « mortifères » des obligations imposées aux médecins pour l’accessibilité de leurs cabinets médicaux. Le syndicat a également réitéré sa demande d’abrogation du DPC, qui contribue à la « marchandisation » de la formation médicale. La nécessité de financer le travail en équipe après l’échec des négociations « interpro » a également été évoquée.
La FMF écœurée
De son côté, la Fédération des médecins de France (FMF), écœurée de la « surdité ministérielle » a décidé de ne pas demander de rendez-vous à Marisol Touraine. « On a déjà tout dit, tempête le Dr Jean-Paul Hamon, président du syndicat. Il suffit qu’on propose quelque chose pour qu’on nous impose le contraire. »
Le syndicat maintient sa demande de retrait de la loi et exige l’ouverture « immédiate » d’un « Grenelle de la santé ». La CSMF était quant à elle reçue ce jeudi soir.
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