Dans les pas des avocats, les médecins, infirmiers et kinés libéraux avaient manifesté le 16 septembre à Paris pour défendre leurs caisses professionnelles face au futur système universel de retraites voulu par le gouvernement.
Les inquiétudes ne sont pas retombées. Selon une étude d'impact du cabinet Asterès, l'alignement du régime de retraite des auxiliaires médicaux sur celui des salariés réduirait en moyenne de 10 % le revenu (BNC) des affiliés de la Caisse autonome de retraite et de prévoyance des auxiliaires médicaux (CARPIMKO) – et de 6 % en tenant compte de l'abattement de CSG.
Dans le détail, les infirmiers perdront a minima 7 % de leurs revenus, les kinés 5,9 %, les orthophonistes 5 % et les pédicures-podologues 4,7 %. Dans le régime actuel piloté par la CARPIMKO et la CNAVPL, le taux moyen de cotisations retraites des paramédicaux (variable selon les professions) s'élève à 15 % – la réforme prévoit l'application d'un taux uniforme de 28,12 % jusqu'à 40 000 euros brut par an.
Signal d'alarme sur l'attractivité
Cette perte de revenus se traduirait par une perte de 9 755 équivalents temps plein (ETP), soit 4 % du total des affiliés à la CARPIMKO. Les infirmiers et les orthophonistes seraient les professions les plus sévèrement atteintes. « Cette étude démontre le risque pour la viabilité des cabinets et pour l’attractivité des cinq professions concernées. C'est un signal d'alarme que nous souhaitons envoyer au gouvernement », déclare Marie-Anne François, présidente de la CARPIMKO.
Invité au colloque des 70 ans de cette caisse, Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, s'est employé à rassurer les auxiliaires médicaux. « Je comprends les angoisses. Dans le monde des indépendants, il y a des disparités. Nous sommes entrés dans une phase de simulation où l’approche sera plus fine, plus précise, avec des cas types par profession pour connaître le basculement dans le régime universel, pour connaître concrètement les évolutions des pensions et leur solidité ».
La même démarche de simulation est engagée avec les praticiens libéraux, très inquiets de la disparition de leur propre caisse autonome, la CARMF, de la future gouvernance du système universel ou encore des réserves constituées.
Sur ce dernier sujet très sensible, Jean Paul Delevoye entend, là encore, analyser « profession par profession » le niveau de réserves au-delà duquel l'excédent éventuel pourra être restitué aux professionnels pour faire de « la politique sociale » par exemple. « Nous réfléchissons avec vos représentants à la mise en place d'un fonds périmétré, étanche et géré par les représentants des professionnels (...), sous le regard de tous. »
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