Après deux semaines de groupes de travail autour de la loi de santé, menés au pas de charge, la profession reste très mobilisée et continue de manifester sa colère, à la fois sur la méthode et sur le fond. Les appels se multiplient pour participer à la grande manifestation nationale, le 15 mars, à Paris.
Vendredi dernier, les syndicats de médecins libéraux (CSMF, SML, FMF, Le BLOC) ont annoncé ensemble avoir quitté définitivement le groupe de travail sur le service public hospitalier (SPH).
Tous constatent le « blocage absolu » sur ce dossier piloté par les directions ministérielles (DSS, DGOS). Les syndicats accusent Marisol Touraine de « vouloir enliser les discussions sur des éléments annexes », sans aborder de front la question des dépassements d’honoraires dans les cliniques, pourtant au cœur de la polémique sur le service public hospitalier. Des amendements proposés par le ministère ont été « rejetés en bloc », rapportent les syndicats. « Si le SPH s’appliquait en l’état, les médecins des cliniques perdraient leur droit de demander des compléments d’honoraires en compensation des retards tarifaires tandis que les médecins hospitaliers publics en conservent le droit en secteur privé hospitalier », expliquent-ils à nouveau. « Le problème d’accessibilité financière [dans les cliniques] ne peut être traité ainsi "à l’arrache" après tant de mois perdus. Cette façon de procéder a manifestement pour objectif le détournement des patients vers l’hôpital », accusent-ils. Marisol Touraine a prévenu plusieurs fois que le service public hospitalier ne serait pas « dilué » mais elle envisage des dérogations très limitées pour permettre à certains établissements privés lucratifs d’y être habilités.
Hollande ne rassure pas
Au-delà, la généralisation du tiers payant reste, semaine après semaine, la principale pomme de discorde. « Le tiers payant généralisé ne sera mis en place que si un mécanisme simple de paiement est possible pour les professionnels de santé », a temporisé la semaine dernière le chef de l’État, posant explicitement une condition préalable à l’entrée en vigueur de cette réforme.
Concession aux médecins sur le tiers payant, recul ou simple jeu sémantique ? Chacun y est allé de son interprétation. La profession estime en tout cas que le compte n’y est pas du tout. « C’est pitoyable, s’énerve le Dr Éric Henry, président du SML. On nous balade depuis des semaines avec un débat technique sur le tiers payant alors que c’est la philosophie même de la loi de santé que nous rejetons ». Pour le Dr Claude Leicher, président de MG France, la communication présidentielle « millimétrée » signifie que le mécanisme actuel envisagé pour la dispense d’avance de frais « n’est pas assez simple, donc pas généralisable en l’état ».
Au sein des groupes de travail actuels, certaines lignes bougent néanmoins. Selon plusieurs syndicats, le chapitre sur le service territorial de santé au public (STSP) est en passe d’être supprimé, du moins entièrement réécrit. « La décision des organisations locales reviendra bien aux libéraux, l’hôpital ne sera pas au centre du jeu, et les ARS viendront seulement en appui », veut croire un leader syndical, plutôt satisfait de la qualité des échanges. La concertation se poursuit cette semaine.
C.D.Tiers payant, service public hospitalier : la fièvre médicale ne baisse pas
Après deux semaines de groupes de travail autour de la loi de santé, menés au pas de charge, la profession reste très mobilisée et continue de manifester sa colère, à la fois sur la méthode et sur le fond. Les appels se multiplient pour participer à la grande manifestation nationale, le 15 mars, à Paris.
Vendredi dernier, les syndicats de médecins libéraux (CSMF, SML, FMF, Le BLOC) ont annoncé ensemble avoir quitté définitivement le groupe de travail sur le service public hospitalier (SPH).
Tous constatent le « blocage absolu » sur ce dossier piloté par les directions ministérielles (DSS, DGOS). Les syndicats accusent Marisol Touraine de « vouloir enliser les discussions sur des éléments annexes », sans aborder de front la question des dépassements d’honoraires dans les cliniques, pourtant au cœur de la polémique sur le service public hospitalier. Des amendements proposés par le ministère ont été « rejetés en bloc », rapportent les syndicats. « Si le SPH s’appliquait en l’état, les médecins des cliniques perdraient leur droit de demander des compléments d’honoraires en compensation des retards tarifaires tandis que les médecins hospitaliers publics en conservent le droit en secteur privé hospitalier », expliquent-ils à nouveau. « Le problème d’accessibilité financière [dans les cliniques] ne peut être traité ainsi "à l’arrache" après tant de mois perdus. Cette façon de procéder a manifestement pour objectif le détournement des patients vers l’hôpital », accusent-ils. Marisol Touraine a prévenu plusieurs fois que le service public hospitalier ne serait pas « dilué » mais elle envisage des dérogations très limitées pour permettre à certains établissements privés lucratifs d’y être habilités.
Hollande ne rassure pas
Au-delà, la généralisation du tiers payant reste, semaine après semaine, la principale pomme de discorde. « Le tiers payant généralisé ne sera mis en place que si un mécanisme simple de paiement est possible pour les professionnels de santé », a temporisé la semaine dernière le chef de l’État, posant explicitement une condition préalable à l’entrée en vigueur de cette réforme.
Concession aux médecins sur le tiers payant, recul ou simple jeu sémantique ? Chacun y est allé de son interprétation. La profession estime en tout cas que le compte n’y est pas du tout. « C’est pitoyable, s’énerve le Dr Éric Henry, président du SML. On nous balade depuis des semaines avec un débat technique sur le tiers payant alors que c’est la philosophie même de la loi de santé que nous rejetons ». Pour le Dr Claude Leicher, président de MG France, la communication présidentielle « millimétrée » signifie que le mécanisme actuel envisagé pour la dispense d’avance de frais « n’est pas assez simple, donc pas généralisable en l’état ».
Au sein des groupes de travail actuels, certaines lignes bougent néanmoins. Selon plusieurs syndicats, le chapitre sur le service territorial de santé au public (STSP) est en passe d’être supprimé, du moins entièrement réécrit. « La décision des organisations locales reviendra bien aux libéraux, l’hôpital ne sera pas au centre du jeu, et les ARS viendront seulement en appui », veut croire un leader syndical, plutôt satisfait de la qualité des échanges. La concertation se poursuit cette semaine.
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