CETTE FOIS, Marisol Touraine est venue. Et n’a pu retenir une pique : « Cette invitation était plus agréable que celle trouvée en ouvrant "LeMonde" ». Référence à la campagne musclée du syndicat FHP-MCO, qui reprochait vertement à la ministre de la Santé de favoriser les hôpitaux publics.
Partisane, Marisol Touraine? Elle s’en défend. Sa politique, explique-t-elle, implique tous les acteurs, dans un contexte de crise économique « sans précédent ».
À la tribune, les représentants des cliniques lui demandent des gages. Le dégel tarifaire accordé en fin d’année ne compense pas « l’impression que le privé sert de variable d’ajustement », selon Lamine Gharbi.
Le président de la FHP-MCO cite l’exemple de Montluçon, où les urgences de la clinique sont sur la sellette. Après cinq années de baisse tarifaire, Lamine Gharbi - en campagne pour la présidence de la FHP - se prend à rêver d’une « belle année 2014 » avec des tarifs en hausse. La députée UMP Valérie Boyer appuie le propos : « Aujourd’hui, on ne peut proposer de travailler plus pour gagner moins ».
Concertation sur les tarifs dégressifs.
Le président de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), Jean-Loup Durousset, sonne la charge finale, allant jusqu’à parler de « catastrophe sanitaire » si le secteur, « en danger », venait à disparaître.
La dégressivité tarifaire imposée par le PLFSS n’est pas digérée. Il ne s’agit pourtant ni d’une sanction, ni d’une mesure d’économie, se défend Marisol Touraine, qui promet de consulter la FHP s’agissant des modalités pratiques.
La ministre dévoilera sa loi de santé publique en avril. « Cette loi ne se fera évidemment pas sans l’hospitalisation privée », prévient-elle. Aucun « programme de disparition ou de réduction de l’hospitalisation privée » n’est dans les cartons, juge-t-elle utile d’ajouter. Pas un mot, en revanche, sur le CICE (crédit d’impôt compétitivité emploi) ou sur d’éventuelles aides supplémentaires afin de créer des emplois d’avenir. Déception des cliniques...
Au nom des médecins, le Dr Jean-Paul Ortiz (CSMF) est intervenu pour vanter le nouveau contrat d’accès aux soins de modération tarifaire, « une avancée indiscutable ». « J’appelle la FHP à prendre également ses responsabilités, et à accompagner la mise en œuvre du CAS », a-t-il lancé. Réaction agacée d’Elisabeth Tomé, déléguée générale de la FHP. « Etre associé, pourquoi pas, mais au moment où les médecins échangent avec l’assurance-maladie. Pas après la bataille...».
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes