« Une stratégie vaccinale n’est totalement efficace au niveau individuel et collectif, rappelle le Pr Emmanuel Grimprel, que si la couverture vaccinale est suffisante, c’est-à-dire si les vaccinations sont réalisées à l’âge prévu dans le calendrier vaccinal. Ce qui n’est pas malheureusement pas toujours le cas aujourd’hui. Les raisons invoquées pour expliquer le retard dans le calendrier vaccinal d’un enfant sont multiples, qu’il s’agisse de maladies intercurrentes qui sont en fait rarement des contre-indications vaccinales, de problèmes de rendez-vous médicaux etc., et sont autant d’occasions perdues de vacciner l’enfant. Il est de la responsabilité du médecin de saisir toutes les opportunités, quel que soit le motif de la consultation, pour vérifier le calendrier vaccinal et compléter ou rattraper les vaccinations si nécessaire. »
• Rougeole
L’épidémie de rougeole s’est un peu apaisée mais elle n’est pas terminée. On peut même prédire qu’elle va revenir d’ici deux à trois ans car ces épidémies sont cycliques et la couverture vaccinale des adolescents et des adultes est actuellement insuffisante pour y faire obstacle. Il est donc impératif de poursuivre le rattrapage vaccinal chez les enfants, les adolescents et les adultes qui n’ont pas été vaccinés dans les deux premières années de vie ou dont la vaccination est incomplète. Le calendrier vaccinal prévoit ainsi que toute personne née depuis 1980 ait reçu au total deux doses de vaccin trivalent rougeole-oreillons-rubéole (avec un délai minimum d’un mois entre les deux doses).
• Méningocoque C
La vaccination contre les infections invasives à méningocoque (IIM) de sérogroupe C, infections qui touchent plus particulièrement le petit nourrisson, l’adolescent et l’adulte jeune, reste trop souvent négligée. Le méningocoque C est certes minoritaire par rapport au méningocoque B (70 % des IIM en France) mais virulent et responsable d’une trentaine de décès chaque année en France. La vaccination (recommandée depuis 2009 entre 12 à 24 mois avec un rattrapage jusqu’à 24 ans révolus) est donc importante, à la fois pour créer une immunité de groupe permettant de prévenir l’infection chez les nourrissons trop jeunes pour être vaccinés, et pour protéger les adolescents et jeunes adultes, autre cible privilégiée de l’infection. « L’adolescent voit son médecin une fois par an, en moyenne. Ne pas proposer la vaccination à cet âge qui est celui du second pic d’incidence est une perte de chance pour cet adolescent » considère E. Grimprel.
• HPV
Autre vaccination dont la couverture reste trop faible : celle contre l’infection à papillomavirus humain (HPV) qui est recommandée à l’âge de 14 ans. « Il y a eu vis-à-vis de cette vaccination, note le Pr Grimprel, une mauvaise interprétation de l’information donnée par les autorités de santé et les experts, ce qui a conduit un certain nombre de médecins et de patients à affirmer qu’elle ne protégeait pas contre le cancer du col utérin. Un recul de dix à quinze ans sera certes nécessaire pour confirmer cette protection contre le cancer du col, mais l’on sait d’ores et déjà avec certitude que la vaccination assure une protection très forte contre la majorité des infections à HPV et contre les lésions de haut grade qui conduisent au cancer. »
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