« Pas la bérézina » pour Pelloux

Autre voix discordante face aux alertes rouges des médecins de l’AP-HP, celle du Dr Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF). Dans une interview au « Figaro », l’urgentiste estime que « pour l’instant, ce n’est pas la bérézina » et rappelle que, dans le système hospitalier, et notamment au SAMU, le principe du triage existe déjà.

« On met le patient au bon endroit en fonction de ce dont il a besoin. La médecine de catastrophe n’est pas un système de triage pour dire qui va vivre et qui ne va pas vivre, c’est un système de priorisation des malades. Faire croire que l’on va sélectionner les malades et les trier, c’est totalement faux, indique le médiatique urgentiste. Par exemple, les personnes âgées grabataires, démentes, en fin de vie, on ne va pas les réanimer s’il y a un arrêt cardiaque parce que la loi ne nous y autorise pas, c’est de l’acharnement thérapeutique. »

Hétérogène

Interrogé dans « Le Parisien », le Pr Eric Maury, président de la Société de réanimation de langue français (SRLF) affirme lui aussi qu'« on n’en est pas encore au tri ». « La situation est très tendue, mais elle est hétérogène », recadre le réanimateur de l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP), qui craint que ces mises en garde « inquiètent le public » et ne soient pas « très judicieuses ».

De même, alors que certains médecins appelaient à fermer les écoles pour freiner l’épidémie, les représentants de la pédiatrie (société française, conseil national professionnel, groupe de pathologie infectieuse pédiatrique…) estiment que c’est « la dernière mesure à prendre, quand toutes les autres ont échoué ». Ils préconisent un dépistage massif des enfants et la vaccination des enseignants et professionnels de l’enfance.