Comme tous les deux ans, le Syndicat des médecins libéraux (SML) réunit, ce samedi 13 décembre, son conseil d’administration, puis son assemblée générale, dans un hôtel proche de Paris, afin d’élire son nouveau président.
Le Dr Roger Rua, aux manettes depuis 2012, est candidat à sa succession mais il affronte deux concurrents : le secrétaire général du SML, le Dr Éric Henry, et le Dr Dominique Jeulin-Flamme, qui était jusqu’à aujourd’hui présidente du Syndicat national des médecins homéopathes (SNMHF).
Le président du SML est choisi par un collège de grands électeurs composé de représentants départementaux et des syndicats de verticalité (environ 120 personnes qui départageront les candidats).
Roger Rua, la force de la continuité « anti-bling-bling »
Généraliste à Rueil-Malmaison, le Dr Rua, 62 ans, longtemps secrétaire général du SML, justifie sobrement sa nouvelle candidature : « Deux ans, c’est un peu court pour mettre en œuvre un programme. » Il fait valoir qu’à son arrivée en 2012, le SML était « un champ de ruines ». « La signature de l’avenant 8 avait provoqué une profonde déchirure parmi nos adhérents et certains cadres », insiste-t-il.
Ses priorités ? Intensifier la lutte contre la loi de santé. « Nous avons obtenu un report de l’examen du projet de loi par l’Assemblée et le SML y a largement contribué, estime-t-il. Il faut aller plus loin et obtenir son retrait. » À court terme, le Dr Rua promet de relancer le chantier conventionnel « tant sur le plan organisationnel que tarifaire ».
Sa méthode ? « Fermeté et sérénité, répond-il. Fermeté quand nous demandons le retrait de la loi mais sérénité car nous ne sommes pas une coordination. Chez nous, pas de bling-bling, mais une ligne stratégique qui ne change pas. »« Le SML se perdrait à se comporter comme une coordination », explique-t-il dans sa profession de foi.
Éric Henry, l’imagination du terrain
Médecin généraliste à Auray (Morbihan), Le Dr Éric Henry, secrétaire général du SML, 53 ans, précise au « Quotidien » qu’il ne se présente pas « contre » Roger Rua. « Il a été un bon président de transition, glisse-t-il, vachard. J’ai travaillé en bonne entente avec lui, mais je n’ai pas pu déployer tout mon savoir-faire. »
Ses priorités ? « La réussite de la grève de décembre, répond-il. Nous sommes tous contre cette loi, après la grève, il va falloir entretenir ce sentiment ». Sa méthode ? « Quand j’ai une idée, je la mets tout de suite en pratique », affirme-t-il tout à trac, assurant que sa devise est « une idée, un écrit, une action ». Le Dr Henry, père du concept du « médecin volant » explique que, lorsqu’il s’est agi de mettre cette idée en application à Belle-Ile, « ça n’a pas traîné ».
Dominique Jeulin-Flamme, la dynamique des régions
Médecin MEP à Montpellier (généraliste homéopathe), outsider dans cette compétition à dominante masculine, le Dr Dominique Jeulin-Flamme, 64 ans, se présente à cette élection, « parce que la ligne du SML n’est pas toujours très claire, et que le syndicat met trop souvent du temps à réagir ». Elle regrette au passage que les liens, historiquement étroits avec la CSMF, « se soient un peu distendus ».
Ses priorités ? D’abord « continuer le mouvement amorcé contre la loi de santé » mais aussi « redynamiser la vie du SML en région », à ses yeux trop axée sur la représentation, et non sur l’action. Sa méthode ? La collégialité, qu’elle déclare avoir appliquée au Syndicat des médecins homéopathes depuis 2002.
Samedi matin, le conseil d’administration du SML se réunira pour la dernière fois dans sa forme actuelle.
À 9 h 30, l’assemblée générale procédera à l’élection du nouveau président. Son nom devrait être connu dans la journée.
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