Drôle d’anniversaire que celui que va célébrer mardi Olivier Véran. Il y a un an, le jeune neurologue prenait in extremis la suite d’Agnès Buzyn au ministère de la Santé. On se souvient de la scène : les larmes de la première quittant l’avenue de Ségur sur fond de pandémie débutante et de chaos parmi les « marcheurs » de la capitale ; le regard décidé du second, héritant d’un maroquin auquel il s’était si longtemps préparé, mais débarquant aux prémices d'une crise que personne jusqu'alors n'avait imaginée.
Même avec un peu de recul, il est bien difficile de dresser le premier bilan de ce ministre-là. Cette année 2020 aura été marquée par la fébrilité et l'action permanente, au rythme des plans blancs, des états d'urgence et du stop and go, de confinements en couvre-feux, de nouveaux clusters en découvertes de variants, de pistes thérapeutiques en désillusions, d'espoir sur les vaccins en déceptions logistiques… Dans ce contexte, la place du ministre de la Santé aura été bien délicate. Ne serait-ce que parce que tout le monde s'en est mêlé au gouvernement : Bercy, Beauvau, Grenelle, Matignon et jusqu'à l'Elysée. Pas facile pour un quadra de se faire entendre dans ce contexte exceptionnel, avec par ailleurs un Conseil scientifique omniprésent et des conseils de défense incessants semblant parfois prendre la place du Parlement. Olivier Véran aura tenu la tempête sans ménager ni son investissement ni son emploi du temps et sans trop de faux pas finalement, hormis le fiasco des masques. Dans cette foire d'empoigne, il a perdu des arbitrages, mais rarement son calme, si l'on excepte quelques coups de gueule, fustigeant ici « l'irresponsabilité » de certains médecins, là la légèreté des élus.
La crise aura en grande partie occulté l'action de ce ministre sur le système de santé. Ironie du sort : quoique cheville ouvrière de la plateforme santé du candidat Macron en 2017, il lui revient surtout de mener à bien les grands chantiers déjà lancés par Agnès Buzyn. Il s'en acquitte avec constance : la dernière phase du « reste à charge zéro » est effective depuis le 1er janvier. Au-delà, Véran c'est quand même un accord historique pour l'hôpital, mais qui n'a pas réussi à réconcilier complètement pouvoirs publics et PH. Et ce sont des pourparlers non aboutis avec la médecine de ville en dépit d'une implication personnelle lors du lancement qu'il faut lui reconnaître. Mentionnons aussi la création d'un cinquième risque autonomie, mais dans un contexte tellement incertain pour la suite… Enfin, on associera bien sûr son passage avenue de Ségur au retour du déficit de la Sécu. Soyons justes : il n'est pas pour grand-chose dans ce trou abyssal. Personne ne lui en tiendra rigueur d'ailleurs. Et pour cause : tout le monde s'en fiche désormais…
Exergue : Olivier Véran aura tenu la tempête sans ménager ni son investissement ni son emploi du temps et sans trop de faux pas finalement
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