« LES MUTUELLES n’ont pas qu’un simple rôle complémentaire de l’assurance-maladie. Jusqu’où peuvent-elles aller, seules ou accompagnées, dans la prévention ? » : Jacques Vales, ancien président de la Fédération nationale indépendante des mutuelles (FNIM), a posé en ces termes les enjeux des cinquièmes rencontres du comité Opéra, réunies à Paris sur le thème de la prévention au travers des médecins douces, des cures thermales et de la thalassothérapie.
La médecine de demain sera préventive, prédisent les experts. Prévention médicale, environnementale, comportementale, éducation thérapeutique...: soucieux de renforcer la relation de confiance avec leurs adhérents, les organismes complémentaires santé (mutuelles, assurances, institutions de prévoyance) ont leur mot à dire et ils s’intéressent de plus en plus, par exemple, au marché des médecines douces ou non conventionnelles. « Les complémentaires sont très bien placées : c’est dans leur logique de prestations de services », souligne Claude Le Pen, économiste de la santé à Paris-Dauphine. Nombre de mutuelles et assurances investissent ce marché porteur, largement délaissé par le régime obligatoire.
Depuis 25 ans, la mutuelle familiale de l’Ile-de-France (MFIF) prend en charge des séances d’ostéopathie. « Dans nos garanties classiques, nous remboursons 12 à 18 séances à hauteur de 60 euros », explique Catherine Lasserre, responsable communication de la MFIF. La mutuelle propose aussi le remboursement d’une quinzaine de pratiques alternatives (étiopathie, chiropractie, sophrologie…), de compléments alimentaires et d’élixirs. « Nous préparons nos adhérents à une meilleure hygiène de vie », explique-t-elle.
Le député socialiste des Landes, Jean-Pierre Dufau, coprésident du groupe d’études sur le climatisme et le thermalisme, défend avec force le remboursement des activités de ce secteur. « Le thermalisme accueille 500 000 curistes, il crée 100 000 emplois directs dont 15 % dans mon département. Il représente 0,13 % du budget de la Sécurité sociale (...) », relève-t-il. Des emplois impossibles à délocaliser de surcroît...
Mais avant de solvabiliser il convient sans doute de faire le tri dans les pratiques et les compétences. « Jusqu’où la Sécu et les mutualistes peuvent-ils prendre en charge des techniques de confort qui ne sont pas fondées sur des preuves scientifiques, et qui peuvent donner lieu à des médecines sectaires ? », interroge un médecin dans la salle. « Il y a des pratiques déviantes et tout notre problème est de trouver le bon praticien à qui on peut faire confiance », admet Catherine Lasserre de la MFIF.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes