Les victimes ont attendu quatorze ans avant d’obtenir réparation. Quatorze ans après les violences policières contre les manifestants altermondialistes en marge du G8 de Gênes en 2001, elles ont finalement obtenu réparation. Saisie par l’une d’entre elles passée à tabac par la police à l’âge de soixante ans, la Cour européenne des droits de l’homme, a condamné l’Italie pour actes de torture. Dans son verdict, le CEDH reproche aussi à la Péninsule, de ne pas avoir de loi contre la torture dans sa législation pénale. Un vide qui devrait bientôt être comblé, l’introduction dans le code pénal d’un délit de torture devant être discutée ce jeudi par les députés italiens.
Le Dr Giacomo Toccafondi, rebaptisé « doc treillis » par les manifestants en raison de son habillement, s’en sort plutôt bien. L’Ordre des médecins de Gênes a opté pour six mois d’interdiction du droit d’exercice et non pas la radiation, dans le cas de ce médecin chirurgien qui dirigeait l’infirmerie et « triait » les manifestants interpellés. À la fin de l’automne prochain, « doc treillis » pourra donc reprendre normalement ses activités professionnelles.
« Une cruauté particulière »
L’homme aujourd’hui âgé de 60 ans est accusé par plusieurs témoins, d’avoir « insulté, battu, humilié verbalement et physiquement des victimes appartenant aux deux sexes ». Un infirmier, Marco Poggi, qui travaillait à ses côtés durant le G8, a confié des détails choquants au procureur chargé d’inculper le Dr Toccafondi. « Il traitait les manifestants de cochons de communistes, il leur disait qu’il allait leur en coller du Che Guevara. Le premier jour, il est arrivé dans l’infirmerie en treillis avec un revolver et des gants rembourrés. Un collègue l’a vu taper sur un manifestant », s’est souvenu Marco Poggi. Déferré devant les tribunaux, ce médecin-chirurgien du secteur public qui travaillait souvent avec l’armée et la police italienne, a bénéficié de la prescription. Estimant toutefois qu’il avait agi avec « une cruauté particulière », les juges l’ont condamné à indemniser une partie de ses victimes.
Les choses se sont nettement moins bien passées avec la Sécurité sociale, son employeur, qui l’a licencié l’an dernier sans préavis et sans indemnités. Une décision prise au pied levé et plutôt inattendue, le chirurgien ayant fait carrière malgré ses ennuis judiciaires et les récits des victimes sur ses agissements durant le G8.
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