L’aide médicale d’État va-t-elle faire les frais du débat sur l’immigration ? Réponse probablement à la fin du mois, lors de la présentation d’un (énième) rapport sur le sujet. Sans attendre, la question a néanmoins été évoquée lundi à l’Assemblée lors de la discussion sur la politique migratoire. Elle devait l’être encore mercredi au Sénat. Certains voudraient en profiter pour réduire le dispositif à portion congrue. À commencer par Marine Le Pen qui propose de cantonner le panier de soins des étrangers en situation irrégulière aux seules urgences. Les détracteurs de l’AME ont évidemment beau jeu de rappeler les dérapages financiers, qui ont fait passer le budget de cette Sécu d’État de quelque 350 000 euros à près d’un milliard en une petite quinzaine d’années. De fait, alors que la polémique sur les fraudes aux prestations sociales est revenue au premier plan, la question du « tourisme médical » est régulièrement brandie, sans qu’on n’ait jamais vraiment fait la preuve que les abus y soient plus fréquents que dans le droit commun.
Face à cette situation, le gouvernement cultive l’ambiguïté. C’est lui qui relance la controverse à des fins électorales. Et en même temps, ses représentants font preuve d’une grande modération. Dans l’Hémicycle il y a quelques jours, Agnès Buzyn a ainsi défendu avec force l’aide médicale d’État. Et même le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner – dont le frère est médecin généraliste — a assuré qu’il n’y aurait pas de remise en cause globale de l’AME. Le plus grand flic de France a d’autres soucis actuellement… Mais le serpent de mer de l’accès aux soins des sans papiers refera bientôt surface. Ce sera peut-être l’occasion de rappeler que l’AME est non seulement le symbole de la générosité de la France, mais aussi un dispositif essentiel au plan de la santé publique. « Le Quotidien » l’a rappelé récemment en évoquant le retour de la tuberculose chez les plus défavorisés.
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