C’est en 2005 qu’a été créé Dromardiab, un réseau diabète sur le département de la Drôme.
Ce réseau est né d’un constat des diabétologues de la Drôme qui voyaient arriver avec retard les patients diabétiques avec déjà, en général, plusieurs complications. « Il fallait développer une prise en charge en amont, via les généralistes afin d’optimiser la prise en charge de ces patients et coordonner les professionnels de santé », explique la Dr Emin-Richard, diabétologue au centre hospitalier de Valence et médecin coordonnatrice de ce réseau, qui intervient aussi dans le département de l’Ardèche.
Le réseau était destiné aux patients âgés de 18 à 75 ans, atteints du diabète de type 1 ou 2. Le réseau dispose d’une file active de 300 à 350 patients par an. « Pour l’intégrer, les patients doivent disposer d’un bilan médical d’inclusion renseigné par son médecin généraliste, parfois par son diabétologue », précise-t-elle.
Si le réseau s’est mis en place avec des patients des hôpitaux de Valence et Romans, cette zone s’est étendue vers le sud de la Drome et de l’Ardèche, avec des liens forts entre les services de diabétologie et néphrologie de l’hôpital de Montélimar et l’Aubenas Vals Ardèche.
Financé principalement par l’Agence régionale de santé (ARS), le réseau regroupe plus de 750 professionnels : médecins hospitaliers et libéraux, infirmiers, diététiciens, podologues, pharmaciens, biologistes, professeurs d’activité physique adaptée.
« Notre principal objectif est d’optimiser la prise en charge des patients et améliorer le parcours de soin, entre les professionnels de santé libéraux ville-ville, ville-hôpital et hôpital-ville. Cela passe par une meilleure coordination entre les différents professionnels, tous formés au sein du réseau avec, l’élaboration de protocoles et de référentiels réactualisés de prise en charge et de soins », détaille la Dr Emin-Richard.
Comme tous les réseaux diabète de France, Dromardiab connaît actuellement une mutation importante. « Depuis 2014, le ministère fusionne les différents réseaux de santé sur le territoire afin de supprimer les réseaux monothématiques (lire ci-dessous). En Drome Ardèche, il s’agit d’une fusion du réseau Dromardiab et des réseaux de gériatrie AGAM sud Ardèche et Resage sud drome. Dans nos départements la prise en charge des patients diabétiques restera un axe fort mais nous travaillons sur d’autres maladies chroniques, comme l’insuffisance rénale, les patients à risque cardiovasculaire, la BPCO, etc. », indique la Dr Emin-Richard.
Depuis 2010, Dromardiab a déjà diversifié son activité en créant, avec d’autres partenaires, le collectif Sud pour optimiser le parcours de soins de patients atteints de maladies chroniques. « Ce collectif réunit des hôpitaux publics et privés, structure de dialyse AGDUC, des infirmiers, des infirmiers cliniciens, des pharmaciens, podologues, diététiciens, associations de patients, les représentants des CPAM, MSA RSI collectivités territoriales, conseil de l’ordre de la drome et de l’Ardèche.
L’objectif principal étant de développer l’accès à l’éducation thérapeutique qui, aujourd’hui, n’est accessible qu’à 20 % des patients atteints de maladies chroniques et 80 % des programmes sont hospitaliers, il convient donc de les développer en ambulatoire en collaboration avec les professionnels de premiers recours formés », indique la Dr Emin-Richard.
Pour développer cette éducation thérapeutique, Dromardiab et le collectif Sud misent notamment sur un projet de bus santé. « Mais ce bus permettra de favoriser l’accès à des soins d’ophtalmologie, un problème qui reste majeur en Drôme-Ardèche où l’on a connu une chute très importante du nombre d’ophtalmologistes. Ce bus disposera ainsi d’un rétinographe mobile qui permettra de faire du dépistage via les orthoptistes et lecture différée par les ophtalmologistes libéraux volontaires. Ce bus permettra aussi d’optimiser et faire la promotion du dépistage cancer du sein et du cancer colorectal », indique la Dr Emin Richard.
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