Si le tabagisme est un facteur de risque majeur de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), un tiers des cas de BPCO surviennent chez des personnes n'ayant jamais fumé. Une étude parue dans le « JAMA » montre qu'un trouble du développement des voies aériennes appelé dysanapsie pourrait expliquer ces cas.
« En étudiant plus de 6 500 adultes aux États-Unis et au Canada, nous avons montré que la dysanapsie, mesurée par tomodensitométrie, était un facteur de risque majeur de BPCO, comparable au tabagisme », indique au « Quotidien » Benjamin Smith, pneumologue et premier auteur de l'étude.
Données issues de trois cohortes
Au cours du développement normal, les voies aériennes se développent de façon proportionnelle aux poumons. « La dysanapsie fait référence à un décalage entre la taille de l'arbre des voies respiratoires et celle des poumons, et on pense que ce décalage survient tôt dans la vie », explique Benjamin Smith.
L'étude du « JAMA » a collecté les données d'individus fumeurs et non fumeurs, présentant une BPCO ou non, issus de trois études : l'étude Multi-Ethnic Study of Atherosclerosis (MESA) Lung (2 531 participants, six sites américains, 2010-2018), la Canadian Cohort of Obstructive Lung Disease (CanCOLD, 1 272 participants, neuf sites canadiens, 2010-2018) et la Subpopulations and Intermediate Outcome Measures in COPD Study (SPIROMICS, 2 726 participants, 12 sites américains, 2011-2016).
Un arbre respiratoire plus développé, un facteur protecteur ?
L'analyse des images de tomodensitométrie de l'arbre respiratoire et des poumons des individus de ces cohortes a montré que les personnes ayant un arbre respiratoire de petite taille par rapport à la taille des poumons sont davantage associées à une fonction respiratoire plus faible et à un risque de BPCO plus élevé. Et ce indépendamment des autres facteurs de risque de la BPCO tels que le tabagisme ou l'asthme.
« Inversement, les gros fumeurs qui n'ont pas développé de BPCO avaient tendance à avoir un arbre des voies respiratoires plus grand proportionnellement à la taille des poumons », résume Benjamin Smith.
Les causes de la dysanapsie ne sont pas connues. Pour le premier auteur de l'étude, « comprendre la base biologique de la dysanapsie pourrait conduire à des interventions précoces pour promouvoir le développement de poumons sains ».
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